Hématologie

Taux sanguin élevé : causes

Comprendre l’élévation du taux sanguin : causes, symptômes et traitements

Le corps humain repose sur un équilibre méticuleux pour fonctionner correctement. L’un des indicateurs clés de cet équilibre est le taux sanguin, souvent mesuré par l’hémoglobine ou l’hématocrite dans le sang. Lorsqu’il est anormalement élevé, il peut signaler des problèmes de santé sous-jacents. Cet article explore en profondeur les causes, les symptômes, et les traitements liés à une augmentation du taux sanguin, ainsi que ses implications sur la santé.


Qu’est-ce que l’élévation du taux sanguin ?

L’élévation du taux sanguin, appelée polyglobulie ou érythrocytose, correspond à une augmentation anormale du nombre de globules rouges dans le sang. Cela entraîne une augmentation de l’hématocrite, qui est le pourcentage de globules rouges par rapport au volume total de sang, ainsi qu’une élévation de la concentration d’hémoglobine. Ces changements augmentent la viscosité sanguine, ce qui peut affecter la circulation et augmenter le risque de complications cardiovasculaires.


Les causes principales de l’élévation du taux sanguin

1. Polyglobulie primaire

La polyglobulie primaire, ou polycythémie vraie, est une maladie rare et chronique affectant la moelle osseuse. Elle est souvent causée par une mutation génétique du gène JAK2, qui entraîne une production excessive de globules rouges. Cette condition est généralement non liée à des facteurs externes.

2. Polyglobulie secondaire

La polyglobulie secondaire est beaucoup plus fréquente et résulte de divers facteurs externes ou physiologiques, notamment :

  • Hypoxie chronique : Des maladies comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou l’apnée du sommeil diminuent l’oxygénation du sang. En réponse, le corps produit davantage de globules rouges pour compenser le manque d’oxygène.
  • Vivre en altitude : Les habitants de régions en haute altitude sont souvent exposés à une concentration d’oxygène réduite, ce qui stimule la production de globules rouges.
  • Tumeurs produisant de l’érythropoïétine (EPO) : Certaines tumeurs rénales ou hépatiques peuvent sécréter une quantité excessive d’EPO, une hormone qui stimule la production de globules rouges.
  • Usage de substances : L’abus de stéroïdes anabolisants ou d’EPO dans le cadre du dopage sportif peut entraîner une augmentation artificielle du taux sanguin.

3. Déshydratation

Une réduction significative du volume plasmatique due à la déshydratation peut faussement élever les niveaux d’hématocrite et d’hémoglobine, bien qu’il n’y ait pas réellement une surproduction de globules rouges.


Les symptômes associés à un taux sanguin élevé

Les personnes atteintes d’une élévation du taux sanguin peuvent présenter divers symptômes, souvent liés à l’augmentation de la viscosité sanguine. Ces symptômes incluent :

  • Fatigue : Une sensation constante de fatigue, même sans effort physique.
  • Maux de tête : L’augmentation de la pression sanguine peut provoquer des migraines ou des douleurs diffuses.
  • Rougeur de la peau : Notamment au niveau du visage, en raison de la congestion vasculaire.
  • Essoufflement : En particulier lors d’un effort physique.
  • Problèmes de vision : Des troubles comme une vision floue ou double peuvent survenir à cause d’une mauvaise circulation dans les petits vaisseaux.
  • Prurit (démangeaisons) : Surtout après un bain chaud, un symptôme courant de la polycythémie vraie.

Les risques liés à un taux sanguin élevé

Un taux sanguin élevé, s’il n’est pas traité, peut avoir des conséquences graves. Parmi les complications les plus courantes :

  1. Thromboses : L’augmentation de la viscosité sanguine favorise la formation de caillots, augmentant le risque de thrombose veineuse profonde, d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), ou d’embolie pulmonaire.
  2. Insuffisance cardiaque : Le cœur doit travailler plus dur pour pomper un sang épaissi, ce qui peut entraîner une insuffisance cardiaque à long terme.
  3. Hémorragies : Curieusement, malgré le risque accru de caillots, certains patients présentent aussi un risque accru de saignements, notamment au niveau des muqueuses.
  4. Hypertension artérielle : Une circulation plus difficile peut entraîner une augmentation persistante de la pression artérielle.

Diagnostic et examens complémentaires

Un diagnostic précis repose sur une évaluation clinique et des analyses de sang. Les étapes clés incluent :

  • Numération formule sanguine (NFS) : Elle permet de mesurer l’hématocrite, l’hémoglobine et le nombre de globules rouges.
  • Dosage de l’érythropoïétine : Pour déterminer si la polyglobulie est primaire ou secondaire.
  • Tests génétiques : Une recherche de la mutation JAK2 est essentielle pour diagnostiquer une polycythémie vraie.
  • Oxymétrie de pouls : Pour évaluer les niveaux d’oxygénation du sang, surtout en cas de suspicion d’hypoxie chronique.
  • Imagerie médicale : Une échographie rénale ou une IRM peuvent être nécessaires pour rechercher des tumeurs.

Approches thérapeutiques

1. Traitements de la polyglobulie primaire

La polycythémie vraie nécessite une prise en charge médicale spécialisée. Les options incluent :

  • Saignées thérapeutiques : Une technique qui consiste à retirer du sang régulièrement pour réduire le nombre de globules rouges.
  • Médicaments cytoréducteurs : Comme l’hydroxyurée, qui limite la production excessive de cellules sanguines.
  • Traitements ciblés : Les inhibiteurs de JAK2, comme le ruxolitinib, sont spécifiquement développés pour traiter cette maladie.

2. Gestion de la polyglobulie secondaire

Le traitement dépend de la cause sous-jacente :

  • Traitement de l’hypoxie : L’oxygénothérapie améliore la saturation en oxygène chez les patients souffrant de maladies respiratoires.
  • Chirurgie : Dans le cas de tumeurs produisant de l’EPO, leur ablation peut normaliser les niveaux sanguins.
  • Éviter les substances dopantes : L’éducation des patients, notamment des sportifs, est cruciale pour prévenir ces cas.

3. Mesures générales

  • Hydratation adéquate : Une bonne hydratation peut réduire la viscosité sanguine.
  • Aspirine à faible dose : Elle est souvent prescrite pour réduire le risque de formation de caillots.

Prévention et recommandations

Pour prévenir une élévation anormale du taux sanguin, il est essentiel d’adopter un mode de vie sain. Voici quelques recommandations :

  • Éviter le tabac : Le tabac aggrave l’hypoxie et favorise les maladies respiratoires.
  • Maintenir une activité physique régulière : Cela améliore la circulation sanguine et réduit le risque de complications.
  • Consulter régulièrement un médecin : Les bilans de santé permettent de détecter et traiter les anomalies précocement.
  • Surveiller les séjours en altitude : Pour ceux qui vivent ou voyagent à haute altitude, une acclimatation progressive est essentielle.

Conclusion

L’élévation du taux sanguin est un indicateur médical qui mérite une attention particulière. Bien que ses causes puissent être multiples, une prise en charge précoce et adaptée permet d’éviter les complications graves. Les progrès dans les traitements, notamment pour la polycythémie vraie, offrent aujourd’hui des perspectives prometteuses pour les patients. Une sensibilisation accrue et un suivi médical rigoureux sont essentiels pour préserver la santé et la qualité de vie des personnes concernées.

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