Les tafʿīlāt al-baḥr al-madīd, ou les activations du mètre madīd, font référence à un concept important dans la poésie arabe classique, en particulier dans la métrique arabe. Le mètre madīd est l’un des quinze mètres de base de la poésie arabe, et il est caractérisé par ses pieds composés chacun de deux syllabes longues (muḍāf) ou de trois syllabes longues (muḍāf ilayh). Les tafʿīlāt sont les différentes manières d’activer ce mètre, c’est-à-dire les différentes combinaisons de syllabes longues et brèves qui peuvent être utilisées dans chaque pied du mètre.
Chaque mètre de la poésie arabe classique a ses propres tafʿīlāt, qui déterminent la structure rythmique et musicale du poème. Les poètes arabes étaient très créatifs dans l’utilisation des tafʿīlāt, cherchant à innover tout en respectant les règles strictes de la métrique. Les tafʿīlāt peuvent varier en complexité, et certains poèmes peuvent même alterner entre différents types de tafʿīlāt pour créer un effet rythmique particulier.
Étudier les tafʿīlāt al-baḥr al-madīd est donc essentiel pour comprendre la richesse et la diversité de la poésie arabe classique, ainsi que pour apprécier la virtuosité des poètes dans leur manipulation de la langue et du rythme.
Plus de connaissances
Les tafʿīlāt al-baḥr al-madīd peuvent être classées en plusieurs catégories en fonction de la nature des pieds métriques et de la disposition des syllabes longues et brèves. Voici quelques exemples de tafʿīlāt dans le mètre madīd :
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Tafʿīlah mukḥṭaṣarah (تفعيلة مختصرة) : Ce type de tafʿīlāh se compose de deux syllabes longues, formant un pied métrique complet. Par exemple, dans le vers « زيد النَّيْلِ الذي أَنْجَبْتُ مَا قَلَّتْ » (« Zayd an-nayli alladhi anjabtu ma qallat »), le pied métrique « nayli » est une tafʿīlāh mukḥṭaṣarah.
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Tafʿīlah mufaḍḍalah (تفعيلة مفضلة) : Ce type de tafʿīlāh se compose de trois syllabes longues, formant un pied métrique complet. Par exemple, dans le vers « وَمَنْ رَمَى مُسْتَجِيرًا إِذَا حَلَّتْ » (« Wa-man rama mustajīran idha ḥallat »), le pied métrique « mustajīran » est une tafʿīlāh mufaḍḍalah.
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Tafʿīlah muḍmarah (تفعيلة مضمرة) : Ce type de tafʿīlāh se compose de deux syllabes longues, suivies d’une syllabe brève. Par exemple, dans le vers « وَصَبْرٌ جَمِيلٌ وَالعُقُولُ فَهِمٌ » (« Wa-ṣabr jamīl wal-ʿuqūlu fahim »), le pied métrique « ṣabr » est une tafʿīlāh muḍmarah.
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Tafʿīlah murabbaʿah (تفعيلة مربعة) : Ce type de tafʿīlāh se compose de quatre syllabes, alternant entre longues et brèves. Par exemple, dans le vers « مَلِيحَتَانِ تُحِبُّهُمَا قُلُوبُهُمْ » (« Malīḥatāni tuḥibbuhumā qulūbuhum »), le pied métrique « Malīḥatāni » est une tafʿīlāh murabbaʿah.
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Tafʿīlah muḍāfah (تفعيلة مضافة) : Ce type de tafʿīlāh se compose de trois syllabes, dont la première est brève, suivie de deux syllabes longues. Par exemple, dans le vers « أَمْ حَسِبْتُمْ أَن تَدْخُلُوا الْجَنَّةَ وَلَمَّا يَأْتِكُم مَّثَلُ الَّذِينَ خَلَوْا مِن قَبْلِكُم » (« Am ḥasibtum an tadkhulu al-jannata wa-lamma yatikum mathalu alladhina khalaw min qablikum »), le pied métrique « yatikum » est une tafʿīlāh muḍāfah.
Ces exemples illustrent la diversité des tafʿīlāt al-baḥr al-madīd et la complexité de la métrique arabe classique. Les poètes arabes étaient habiles à utiliser ces tafʿīlāt pour créer des rythmes variés et des effets poétiques uniques dans leurs compositions.
