Le salivage excessif, communément appelé « sialorrhée », est un phénomène qui peut affecter de nombreuses personnes, adultes comme enfants. Il se caractérise par une production excessive de salive, qui peut entraîner une perte de contrôle de la salive dans la bouche. Ce problème peut avoir des conséquences gênantes sur la qualité de vie, notamment en termes d’hygiène, de relations sociales, et de bien-être psychologique. Cet article se penchera sur les causes, les facteurs contributifs et les traitements disponibles pour la gestion de ce trouble.
Qu’est-ce que le salivage excessif (sialorrhée) ?
Le salivage est un processus naturel de production de salive par les glandes salivaires. La salive joue un rôle essentiel dans la digestion, la protection des dents et la lubrification de la bouche. En moyenne, un adulte produit entre 0,5 et 1,5 litre de salive par jour. Cependant, dans certaines conditions, cette production peut devenir excessive, provoquant un écoulement constant de salive. Ce phénomène peut survenir à tout âge, bien que les enfants et les personnes âgées soient plus susceptibles d’en souffrir.
Les causes du salivage excessif
Les raisons pour lesquelles une personne peut souffrir de salivation excessive sont multiples et peuvent être d’origine physiologique, neurologique, ou même médicamenteuse. Voici les principales causes identifiées par les professionnels de santé.
1. Troubles neurologiques
Certaines affections neurologiques peuvent entraîner une perturbation de la régulation de la production de salive. Parmi ces troubles, on trouve :
- La paralysie cérébrale : Ce trouble du développement affecte la coordination des muscles responsables de la déglutition, entraînant une accumulation de salive dans la bouche.
- Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) : Les AVC peuvent endommager les zones du cerveau impliquées dans le contrôle de la salivation, ce qui entraîne un manque de capacité à déglutir correctement.
- La maladie de Parkinson : Les personnes atteintes de Parkinson souffrent souvent de problèmes de déglutition et de contrôle musculaire, ce qui peut conduire à une production excessive de salive.
2. Médicaments
Certains médicaments peuvent provoquer une salivation excessive en raison de leurs effets secondaires. Parmi ces médicaments, on retrouve principalement les antipsychotiques, les antidépresseurs et les médicaments prescrits pour les nausées. Les médicaments peuvent affecter les glandes salivaires ou perturber la capacité du corps à réguler la production de salive.
3. Problèmes buccaux et dentaires
Les infections buccales, telles que les gingivites ou les abcès dentaires, peuvent entraîner une surproduction de salive. De plus, les prothèses dentaires mal ajustées ou les anomalies dans la structure de la cavité buccale peuvent perturber la déglutition et favoriser l’accumulation de salive.
4. Problèmes gastro-intestinaux
Certaines affections gastro-intestinales, comme le reflux gastro-œsophagien (RGO), peuvent entraîner une hypersalivation. Dans ce cas, l’acidité de l’estomac remonte dans l’œsophage et irrite la gorge, ce qui stimule les glandes salivaires à produire plus de salive pour neutraliser l’acide.
5. Facteurs psychologiques
Le stress, l’anxiété et la nervosité peuvent également influencer la production de salive. Lors de situations de stress, le système nerveux autonome peut entraîner une hypersalivation temporaire. De même, certaines personnes peuvent développer une hypersalivation liée à un phénomène psychologique, comme une réaction émotionnelle intense.
6. Grossesse
Les femmes enceintes peuvent parfois souffrir d’une production excessive de salive, notamment durant le premier trimestre. Ce phénomène, connu sous le nom de « ptyalisme de la grossesse », est souvent dû à des changements hormonaux, bien qu’il puisse également être lié aux nausées matinales fréquentes.
Les symptômes associés au salivage excessif
Le principal symptôme de la sialorrhée est une production excessive de salive, mais plusieurs autres symptômes peuvent accompagner cette condition, notamment :
- La salive qui coule de la bouche, surtout en position allongée.
- Une sensation de bouche constamment humide.
- Des difficultés à avaler la salive.
- Une mauvaise haleine, souvent causée par l’accumulation de salive stagnante dans la bouche.
- Des irritations ou des infections de la peau autour de la bouche en raison de l’humidité constante.
Dans les cas graves, la sialorrhée peut interférer avec les activités quotidiennes, affectant ainsi l’estime de soi et la qualité de vie de la personne concernée.
Le diagnostic du salivage excessif
Le diagnostic du salivage excessif repose généralement sur un entretien clinique approfondi et un examen physique. Le médecin interrogera le patient sur ses antécédents médicaux, ses symptômes et son état général. Dans certains cas, des tests complémentaires peuvent être nécessaires pour identifier la cause sous-jacente de la condition. Ces tests peuvent inclure :
- Des analyses de sang pour vérifier les niveaux de certaines hormones.
- Des examens neurologiques pour évaluer l’état du système nerveux.
- Des imageries (comme l’IRM) pour examiner les structures cérébrales et détecter d’éventuels AVC ou troubles neurologiques.
- Des tests dentaires ou de la cavité buccale pour détecter les infections ou les anomalies anatomiques.
Les traitements du salivage excessif
Le traitement de la sialorrhée dépend de la cause sous-jacente de la condition. Plusieurs options thérapeutiques sont disponibles, allant de la prise de médicaments à des interventions chirurgicales. Voici les principales approches de traitement :
1. Médicaments
Des médicaments peuvent être prescrits pour réduire la production de salive ou améliorer la déglutition. Parmi les options possibles, on retrouve :
- Les anticholinergiques : Ces médicaments, comme la scopolamine, peuvent aider à réduire la salivation excessive en bloquant l’action de l’acétylcholine, une substance chimique qui stimule les glandes salivaires.
- Les agonistes alpha-adrénergiques : Certains médicaments qui stimulent les récepteurs alpha-adrénergiques peuvent également aider à réduire l’hypersalivation.
- Les botulinum toxines : L’injection de toxine botulique dans les glandes salivaires paralyse temporairement les glandes, réduisant ainsi la production de salive. Cette méthode est souvent utilisée dans les cas de sialorrhée liée à des troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson.
2. Thérapies physiques et rééducation
Pour les personnes dont le salivage excessif est lié à des troubles de la déglutition ou à une mauvaise gestion de la salive, la rééducation physique peut être bénéfique. Des exercices de déglutition et des stratégies de gestion de la salive peuvent être enseignés par un orthophoniste.
3. Chirurgie
Dans les cas extrêmes où les traitements médicamenteux et les thérapies physiques ne sont pas efficaces, une intervention chirurgicale peut être envisagée. La chirurgie consiste généralement à retirer certaines glandes salivaires ou à modifier leur fonction pour réduire la production de salive. Cependant, cette option est rarement nécessaire et est réservée aux cas les plus graves.
4. Traitements alternatifs
Certaines personnes peuvent trouver un soulagement dans des traitements alternatifs tels que l’acupuncture ou les remèdes à base de plantes. Bien que ces traitements n’aient pas été largement étudiés, certaines personnes rapportent une amélioration de leurs symptômes grâce à ces approches.
Conclusion
Le salivage excessif, bien qu’il puisse sembler bénin, peut avoir des effets considérables sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Qu’il soit causé par des troubles neurologiques, des médicaments, des problèmes buccaux ou des facteurs psychologiques, il existe plusieurs approches pour gérer ce problème. Une évaluation médicale complète est essentielle pour identifier la cause sous-jacente et choisir le traitement le plus approprié. Grâce à un diagnostic précoce et à une prise en charge adéquate, il est possible de réduire efficacement les symptômes du salivage excessif et d’améliorer la qualité de vie des patients.