Santé fœtale

Retournement du fœtus : processus et méthodes

Le retournement du fœtus : un processus essentiel pour l’accouchement

Le retournement du fœtus, également appelé « version fœtale », est un phénomène crucial qui survient généralement au cours des dernières semaines de grossesse, lorsqu’un bébé change de position dans l’utérus en vue de l’accouchement. Ce processus, bien que souvent naturel, suscite une multitude de questions chez les futures mères et les professionnels de la santé. Dans cet article, nous allons examiner en détail comment se déroule ce retournement, quels sont les facteurs influençant sa réussite, les risques éventuels associés, ainsi que les méthodes médicales disponibles pour favoriser une version fœtale.

1. Le processus naturel du retournement du fœtus

À partir de la 20e semaine de grossesse, le fœtus commence à se déplacer et à se tourner dans l’utérus. Ces mouvements sont essentiels à son développement, car ils permettent non seulement au bébé de se positionner correctement, mais aussi de préparer son corps à un accouchement optimal. La position idéale pour un accouchement vaginal est la position céphalique, c’est-à-dire lorsque la tête du bébé est dirigée vers le bas et se trouve dans le bassin de la mère.

Cependant, au cours de la grossesse, il arrive que le bébé prenne une position qui n’est pas favorable à un accouchement naturel. Parmi ces positions non idéales, la présentation du siège (où les fesses ou les pieds sont orientés vers le bas) et la présentation transverse (où le bébé se trouve couché en travers de l’utérus) sont les plus courantes. Ces positions rendent l’accouchement plus complexe, voire risqué pour la mère et l’enfant.

2. Les facteurs influençant le retournement du fœtus

Plusieurs facteurs influencent le retournement du fœtus et peuvent déterminer la facilité ou la difficulté de ce phénomène. Parmi eux, on trouve :

  • La position du placenta : Un placenta situé trop bas dans l’utérus (placenta praevia) peut empêcher le bébé de se retourner correctement. Dans ce cas, une césarienne peut être nécessaire.

  • La quantité de liquide amniotique : Un excès de liquide amniotique (polyhydramnios) peut offrir plus de place au bébé pour se retourner, tandis qu’une quantité insuffisante de liquide (oligohydramnios) peut restreindre ses mouvements.

  • Le nombre de grossesses précédentes : Les femmes ayant déjà accouché peuvent avoir une plus grande chance d’accoucher d’un bébé en position céphalique, car leurs muscles utérins sont plus détendus et peuvent faciliter la rotation du bébé.

  • La forme de l’utérus : Parfois, des anomalies de la structure de l’utérus, comme un utérus bicorne (avec deux cavités) ou septum, peuvent entraver le retournement du fœtus.

  • Le tonus musculaire et la taille du fœtus : Un bébé plus gros ou un tonus musculaire trop faible peuvent rendre plus difficile le retournement spontané.

3. Les méthodes pour encourager le retournement du fœtus

Dans certains cas, lorsque le fœtus se trouve dans une position non idéale, des médecins peuvent intervenir pour essayer de favoriser le retournement. Voici quelques méthodes couramment utilisées :

a) La version par manœuvre externe (VME)

La version par manœuvre externe est une technique utilisée par les professionnels de santé pour essayer de retourner un bébé qui est en position du siège ou transverse. Elle consiste en des manœuvres manuelles appliquées sur l’abdomen de la mère, sous surveillance médicale étroite. Cette technique est généralement effectuée entre la 37e et la 39e semaine de grossesse, lorsque le bébé est encore suffisamment petit pour se déplacer mais suffisamment formé pour que l’intervention ne présente pas de risque.

Les manœuvres externes visent à encourager le bébé à effectuer une rotation, et elles sont suivies de contrôles pour vérifier le bien-être du fœtus et la sécurité de la mère. Environ 50 à 60 % des tentatives de version externe sont couronnées de succès, mais cette méthode comporte certains risques, notamment la rupture des membranes, la prééclampsie ou un cordon ombilical prolapsé, qui peuvent nécessiter une intervention d’urgence.

b) L’acupuncture et la moxibustion

Dans certaines cultures, l’acupuncture et la moxibustion (utilisation de chaleur provenant de la combustion de plantes spécifiques) sont des techniques populaires pour encourager le retournement du bébé. Ces méthodes sont basées sur les principes de la médecine traditionnelle chinoise et sont souvent utilisées pour détendre l’utérus et favoriser la rotation du fœtus. Cependant, bien que certains rapports anecdotiques suggèrent leur efficacité, les résultats scientifiques sur ces techniques sont encore limités.

c) Le positionnement corporel

Certains experts recommandent aux femmes enceintes de pratiquer des exercices spécifiques qui peuvent favoriser un retournement spontané du bébé. Par exemple, des exercices où la femme se penche en avant, comme le fait de se mettre à quatre pattes ou de passer du temps en position inversée, peuvent aider à ouvrir l’utérus et encourager le bébé à se retourner. Il est cependant essentiel de consulter un professionnel avant de pratiquer de telles techniques.

4. Les risques associés au retournement du fœtus

Bien que la manœuvre de retournement externe soit une technique courante, elle comporte certains risques qui doivent être pris en compte. Ces risques incluent :

  • Rupture des membranes : Une tentative de retournement peut entraîner la rupture des membranes, ce qui pourrait provoquer un accouchement prématuré si la grossesse est encore à un stade précoce.

  • Prolapsus du cordon ombilical : Le cordon ombilical peut se coincer entre la tête et le col de l’utérus, ce qui peut interférer avec la circulation sanguine et la respiration du bébé.

  • Souffrance fœtale : Le retournement peut provoquer une baisse du rythme cardiaque du bébé, ce qui nécessiterait une surveillance étroite et une intervention rapide si nécessaire.

  • Hémorragie maternelle : Bien que rare, des saignements peuvent survenir si la manœuvre n’est pas réalisée correctement.

En cas d’échec de la version fœtale, l’accouchement par césarienne est souvent recommandé si la position du bébé reste incompatible avec un accouchement vaginal.

5. Que se passe-t-il si le bébé ne se retourne pas ?

Dans certains cas, malgré les tentatives pour aider le bébé à se retourner, il peut rester en position du siège ou transverse jusqu’à la naissance. Si la grossesse arrive à terme et que le bébé reste dans une position non idéale, une césarienne peut être nécessaire pour assurer la sécurité de la mère et de l’enfant. Cependant, il est également possible qu’une femme puisse accoucher d’un bébé en position du siège de manière vaginale, mais cela nécessite un suivi médical rigoureux et une équipe expérimentée.

Conclusion

Le retournement du fœtus est une étape importante du processus de préparation à l’accouchement. Bien qu’il puisse survenir naturellement, certains bébés nécessitent une intervention médicale pour se positionner correctement en vue d’un accouchement vaginal. Grâce à des techniques telles que la version par manœuvre externe, mais aussi à des méthodes alternatives comme l’acupuncture ou la moxibustion, il est possible d’augmenter les chances d’un retournement réussi. Toutefois, il est essentiel de peser les risques et de prendre des décisions éclairées, en consultation avec un professionnel de la santé, afin d’assurer la sécurité de la mère et du bébé pendant ce processus.

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