Les neuf points administratifs et la nécessité de sortir de la norme dans la gestion publique
La gestion publique est un domaine complexe qui se trouve constamment sous pression, que ce soit en raison des attentes des citoyens, des enjeux économiques ou des défis mondiaux. Au sein de ce système, les « neuf points administratifs » sont des éléments essentiels qui régissent et structurent l’administration dans divers pays. Cependant, ces points, bien qu’ils aient souvent permis d’assurer un cadre de fonctionnement cohérent, souffrent aujourd’hui de critiques pour leur rigidité et leur tendance à se conformer à des normes dépassées. Cet article examine non seulement ces neuf points administratifs, mais aussi la nécessité de sortir des schémas traditionnels afin de répondre aux défis contemporains de gouvernance.
Les neuf points administratifs : Un cadre traditionnel de gestion
Les neuf points administratifs sont, dans le contexte de l’administration publique, des critères ou des domaines de gestion qui sont généralement utilisés pour structurer les responsabilités et les fonctions d’un gouvernement. Ces points comprennent souvent :
- La planification : L’élaboration de stratégies et de plans à court, moyen et long terme afin d’orienter l’action publique.
- L’organisation : La mise en place d’une structure hiérarchique et fonctionnelle pour assurer le bon déroulement des processus administratifs.
- La direction : La prise de décision par les responsables politiques ou administratifs pour orienter les actions des différentes branches de l’administration.
- Le contrôle : La surveillance et l’évaluation des actions entreprises pour garantir leur conformité avec les objectifs définis.
- La gestion des ressources humaines : La gestion des agents publics, des fonctionnaires et des ressources humaines nécessaires à l’exécution des politiques publiques.
- La gestion financière : L’allocation et l’utilisation des ressources financières dans le cadre de projets publics.
- La communication administrative : La circulation de l’information au sein des institutions publiques ainsi que vers le public.
- Les procédures juridiques : L’application des lois et des règlements qui encadrent les actions de l’administration.
- La gestion des relations interinstitutionnelles : La coordination entre les différentes entités administratives, publiques ou privées, pour assurer l’efficacité des politiques mises en place.
Ces points administratifs ont, pendant des décennies, constitué la base du fonctionnement des institutions publiques. Cependant, un certain nombre de critiques ont émergé, soulignant leur caractère statique et parfois inadapté aux réalités modernes. Bien que ces principes soient fondamentaux, ils ont souvent du mal à répondre à la dynamique complexe de la société actuelle.
Les limites du modèle traditionnel
Le système des neuf points administratifs a longtemps été perçu comme une méthode efficace pour assurer une gestion ordonnée et structurée. Cependant, avec l’évolution rapide des technologies, des mentalités et des attentes des citoyens, ce modèle connaît des limites évidentes.
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Rigidité et lenteur : L’une des premières critiques du modèle traditionnel est sa rigidité. Les processus administratifs souvent trop normés entraînent des lenteurs dans la prise de décision. La bureaucratie, bien que nécessaire dans certaines situations, devient un frein à l’innovation et à la réactivité face aux nouveaux défis.
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Détachement des réalités locales : Le modèle standardisé des neuf points a tendance à ignorer la diversité des contextes locaux. Les particularités culturelles, économiques et sociales des différentes régions ou communautés ne sont pas toujours prises en compte, ce qui peut conduire à des décisions inefficaces ou inadaptées.
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Manque de flexibilité : L’administration traditionnelle est souvent trop inflexible face aux évolutions rapides des besoins de la société. Le domaine de la gouvernance publique nécessite désormais une plus grande agilité, en particulier dans la gestion des crises sanitaires, économiques ou environnementales.
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Absence de participation citoyenne : Bien que la communication administrative soit un des points clés, elle est souvent unidirectionnelle, centrée sur l’information du public sans réelle participation de celui-ci. La gouvernance participative, qui implique davantage les citoyens dans le processus décisionnel, reste largement marginale dans de nombreux systèmes administratifs traditionnels.
L’urgence de sortir des schémas traditionnels
Afin de surmonter les limites du système des neuf points administratifs, il devient essentiel de sortir des schémas traditionnels. Cette sortie de la norme peut prendre plusieurs formes, allant de la révision des processus administratifs à l’intégration de nouvelles technologies, en passant par une meilleure inclusion des citoyens dans le processus de décision.
1. Une révision des processus administratifs
La révision des processus administratifs consiste à simplifier et à rendre plus fluides les démarches administratives. Cela passe par l’élimination des étapes inutiles, la dématérialisation des démarches et la réduction des délais de traitement. Une telle révision permettrait d’accroître l’efficacité de l’administration publique tout en offrant un service plus réactif et accessible pour les citoyens.
2. La digitalisation et l’intégration des nouvelles technologies
L’intégration des nouvelles technologies est un facteur clé pour sortir des schémas administratifs traditionnels. Le recours aux technologies de l’information et de la communication (TIC) offre des solutions pratiques et efficaces pour améliorer la gestion publique. Les plateformes numériques, les applications mobiles, l’intelligence artificielle et la blockchain permettent de moderniser les processus administratifs et de garantir une plus grande transparence dans la gestion des ressources publiques.
Par exemple, l’utilisation de la blockchain dans le secteur public peut garantir une meilleure traçabilité des actions administratives et des transactions financières, tout en renforçant la confiance des citoyens. Les applications mobiles peuvent faciliter l’accès aux services publics, en permettant aux citoyens de suivre l’état d’avancement de leurs demandes en temps réel.
3. La gouvernance participative et l’inclusivité
Un autre aspect fondamental de la sortie de la norme est la promotion de la gouvernance participative. Plutôt que de concentrer toutes les décisions entre les mains de quelques individus ou entités, il devient impératif d’inclure les citoyens dans le processus décisionnel. Cela peut se traduire par des consultations publiques, des forums de discussion en ligne, des assemblées citoyennes et des mécanismes de retour d’information.
La gouvernance participative permettrait de mieux répondre aux besoins et aux attentes de la population tout en renforçant la légitimité des décisions prises. En outre, elle favoriserait une plus grande transparence et une meilleure acceptation des politiques publiques.
4. L’adaptation aux réalités locales
Une autre voie pour sortir de la norme est l’adaptation des politiques publiques aux réalités locales. Plutôt que d’imposer un cadre uniforme pour toutes les régions ou communautés, il est essentiel de prendre en compte les spécificités culturelles, sociales et économiques de chaque territoire. Cela implique un plus grand degré de décentralisation et une meilleure autonomie pour les collectivités locales, afin qu’elles puissent définir leurs propres priorités et mettre en œuvre des solutions adaptées à leur contexte.
5. La formation continue des agents publics
La révision des processus et l’adoption de nouvelles technologies exigent également une formation continue des agents publics. Ces derniers doivent être formés non seulement aux nouvelles pratiques administratives, mais aussi à la gestion des technologies émergentes. La mise à jour des compétences est essentielle pour que les administrations puissent s’adapter aux évolutions du contexte social, économique et technologique.
Conclusion
Les neuf points administratifs ont longtemps constitué une base solide pour la gestion publique, mais il est désormais nécessaire de réévaluer ces modèles afin d’ouvrir la voie à une gouvernance plus agile, inclusive et adaptée aux défis contemporains. En sortant des schémas traditionnels, l’administration publique pourra non seulement améliorer son efficacité, mais aussi renforcer la confiance des citoyens et assurer un développement durable et équitable. Le chemin vers cette transformation exige un engagement profond et une volonté de réinventer les processus administratifs pour mieux répondre aux aspirations d’une société en constante évolution.