Anandibai Gopalrao Joshi, née le 31 mars 1865 à Kalyan, dans l’État du Maharashtra en Inde, est renommée pour être la première femme indienne à obtenir un diplôme en médecine occidentale en 1886. Son parcours est marqué par une détermination hors du commun à surmonter les obstacles culturels et sociaux de son époque pour poursuivre son rêve de devenir médecin.
Issue d’une famille brahmane modeste, Anandibai est mariée à l’âge de 9 ans à Gopalrao Joshi, un veuf de vingt ans son aîné, qui soutient son désir de poursuivre des études. Son mari, conscient de son intelligence et de son désir d’apprendre, l’encourage à élargir ses horizons intellectuels. C’est ainsi qu’elle apprend le marathi et le sanskrit, puis s’intéresse à l’éducation des femmes.
La vie d’Anandibai prend un tournant décisif lorsqu’elle perd son premier enfant, un garçon, à l’âge de 14 ans, en raison du manque de soins médicaux appropriés pour les femmes en Inde. Profondément touchée par cette perte, elle décide de consacrer sa vie à l’étude de la médecine afin d’aider les femmes indiennes en améliorant l’accès aux soins de santé.
Pourtant, le chemin vers la réalisation de son rêve est semé d’embûches. En raison des normes sociales restrictives de l’époque, les femmes n’ont pas accès à une éducation formelle, encore moins à une éducation médicale. Anandibai est confrontée à une forte opposition de la part de sa communauté et de sa famille, qui considèrent ses aspirations comme contraires aux traditions.
Cependant, Anandibai est déterminée à surmonter ces obstacles. Avec le soutien de son mari, elle entreprend des démarches pour poursuivre des études en médecine aux États-Unis. Elle envoie une lettre à une école de médecine à Philadelphie, la Woman’s Medical College of Pennsylvania, exprimant son désir d’étudier là-bas. Sa lettre attire l’attention du docteur Rachel Bodley, directrice du collège, qui est impressionnée par la détermination et la passion d’Anandibai. Elle lui offre alors une place dans l’établissement.
En 1883, à l’âge de 19 ans, Anandibai quitte l’Inde pour les États-Unis, laissant derrière elle son mari et sa famille. Son voyage est un exploit en soi, étant donné que très peu de femmes indiennes de son époque se rendent seules à l’étranger. Elle surmonte les défis de la langue et de la culture pour poursuivre ses études médicales.
À son arrivée à Philadelphie, Anandibai fait face à de nouveaux défis. Elle vit dans des conditions modestes et souffre de solitude, loin de sa famille et de son pays natal. Cependant, elle persévère dans ses études avec détermination et dévouement, se consacrant entièrement à son objectif de devenir médecin.
Son séjour aux États-Unis est également marqué par des rencontres significatives. Elle développe une amitié étroite avec deux femmes américaines, Caroline Wells Healey Dall et Susan B. Anthony, qui sont des figures influentes dans le mouvement des droits des femmes. Leur soutien moral et leur encouragement renforcent la détermination d’Anandibai à poursuivre ses études malgré les difficultés.
En 1886, Anandibai réalise son rêve en obtenant son diplôme en médecine, devenant ainsi la première femme indienne à obtenir une formation médicale occidentale. Son parcours inspire des générations de femmes en Inde à poursuivre des études et des carrières dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes.
Après avoir obtenu son diplôme, Anandibai retourne en Inde avec l’intention de mettre ses compétences médicales au service de sa communauté. Cependant, son retour est assombri par la maladie, et elle décède tragiquement à l’âge de 21 ans, avant d’avoir pu exercer pleinement sa profession.
Malgré sa mort prématurée, l’héritage d’Anandibai Gopalrao Joshi perdure. Son courage, sa détermination et son engagement envers le progrès des femmes dans le domaine de la médecine continuent d’inspirer des millions de personnes en Inde et dans le monde entier. Elle demeure une figure emblématique de l’émancipation des femmes et de la lutte contre les obstacles à l’égalité des sexes.
Plus de connaissances
Anandibai Gopalrao Joshi était bien plus qu’une pionnière dans le domaine de la médecine en Inde. Son parcours extraordinaire reflète les défis et les triomphes des femmes confrontées aux normes de genre rigides et aux préjugés sociaux à la fin du 19e siècle.
Née dans une société où l’éducation des femmes était largement négligée, Anandibai a dû braver les conventions sociales pour poursuivre son rêve de devenir médecin. Son histoire met en lumière les difficultés auxquelles étaient confrontées les femmes de son époque pour accéder à une éducation formelle et à des opportunités professionnelles.
Sa décision de se rendre aux États-Unis pour poursuivre des études médicales témoigne de sa détermination inébranlable à surmonter les obstacles. En dépit des critiques et des doutes de son entourage, elle a choisi de suivre sa propre voie et de poursuivre ses aspirations, démontrant ainsi une force de caractère exceptionnelle.
Le soutien qu’elle a reçu de son mari, Gopalrao Joshi, est également remarquable. Contrairement à de nombreuses femmes de son époque, Anandibai a eu la chance de trouver un mari qui croyait en son potentiel et qui l’a encouragée à poursuivre ses études. Leur relation était basée sur le respect mutuel et le soutien, ce qui a joué un rôle crucial dans le succès d’Anandibai.
En tant que première femme indienne à obtenir un diplôme en médecine occidentale, Anandibai a ouvert la voie à de nombreuses autres femmes qui ont suivi ses traces. Son exemple a inspiré une génération entière de femmes à poursuivre des carrières dans des domaines auparavant réservés aux hommes, contribuant ainsi à transformer les normes sociales et à promouvoir l’égalité des sexes en Inde.
Bien que sa vie ait été tragiquement écourtée par la maladie, son héritage perdure à travers les récits de sa bravoure et de sa détermination. Des monuments, des écoles et des institutions médicales portent son nom en son honneur, rappelant l’importance de son impact dans l’histoire de l’émancipation des femmes en Inde.
Enfin, l’histoire d’Anandibai Gopalrao Joshi met en lumière l’importance de la solidarité et du soutien entre femmes dans la lutte pour l’égalité des sexes. Son amitié avec des figures clés du mouvement des droits des femmes aux États-Unis témoigne du pouvoir de l’unité et de la collaboration dans la lutte contre les injustices sociales et les inégalités de genre.