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Opposition mondiale aux livres

Les librairies et les maisons d’édition du monde entier sont des lieux où les idées s’entrelacent, où les récits prennent vie et où les connaissances sont partagées. Cependant, il existe aussi des opposants aux livres, que ce soit pour des raisons politiques, religieuses, morales ou autres. Voici un aperçu de certains des mouvements et des figures notables qui ont été des opposants aux livres à travers le monde :

  1. Censure dans les régimes autoritaires : Dans de nombreux pays gouvernés par des régimes autoritaires, la censure des livres est courante. Les gouvernements craignent souvent que les idées contenues dans les livres ne sapent leur pouvoir ou ne contredisent l’idéologie officielle. Des exemples notables incluent la censure de livres dissidents en Chine, en Russie, en Corée du Nord et dans d’autres régimes autoritaires.

  2. Groupes religieux conservateurs : Certaines organisations et groupes religieux conservateurs ont régulièrement protesté contre des livres qu’ils considèrent comme blasphématoires, hérétiques ou contraires à leurs croyances. Ces protestations peuvent aller de simples appels au boycott à des manifestations publiques. Par exemple, des groupes islamiques conservateurs ont protesté contre des livres comme « Les Versets sataniques » de Salman Rushdie et « L’Innocence des musulmans », tandis que des groupes chrétiens conservateurs ont parfois protesté contre des livres critiquant la religion ou promouvant des idées qu’ils jugent contraires à leurs valeurs.

  3. Mouvements nationalistes et xénophobes : Dans certains contextes, les mouvements nationalistes et xénophobes ont cherché à interdire ou à restreindre la diffusion de livres qu’ils perçoivent comme étrangers ou contraires à leur vision de la culture nationale. Cela peut inclure des livres écrits par des auteurs étrangers, des traductions de textes étrangers ou des livres traitant de sujets sensibles liés à l’identité nationale. Par exemple, certains partis nationalistes européens ont cherché à restreindre la distribution de livres sur l’immigration ou la diversité culturelle.

  4. Groupes de pression moralistes : Des groupes de pression moralistes, souvent associés à des mouvements conservateurs, ont parfois tenté de censurer des livres jugés inappropriés pour un public particulier, en particulier des enfants et des adolescents. Ces groupes peuvent se concentrer sur des thèmes tels que la sexualité, la violence ou la vulgarité dans les livres destinés aux jeunes. Des exemples de livres censurés pour ces raisons incluent des classiques de la littérature comme « Les Aventures de Huckleberry Finn » de Mark Twain et « Harry Potter » de J.K. Rowling.

  5. Gouvernements totalitaires : Dans les régimes totalitaires, la censure des livres est souvent utilisée comme un outil de contrôle idéologique et politique. Les gouvernements totalitaires cherchent à contrôler l’accès à l’information et à restreindre la liberté d’expression pour maintenir leur pouvoir. Cela peut inclure la censure de livres dissidents, d’œuvres littéraires critiques à l’égard du régime en place ou de textes philosophiques et politiques jugés subversifs.

  6. Activistes pour la protection des droits de l’homme et de la liberté d’expression : En réaction à la censure et à la restriction de la liberté d’expression, de nombreux activistes et organisations se mobilisent pour défendre les droits de l’homme et la liberté d’expression, y compris le droit de publier et de lire des livres sans ingérence gouvernementale ou de groupes de pression. Ces activistes peuvent être des écrivains, des éditeurs, des journalistes, des militants politiques ou des membres de la société civile. Ils utilisent souvent des campagnes de sensibilisation, des pétitions, des manifestations et d’autres moyens pour promouvoir la liberté d’expression et lutter contre la censure des livres.

En somme, les opposants aux livres peuvent prendre différentes formes et être motivés par diverses préoccupations, allant de la préservation du pouvoir politique à la protection des valeurs religieuses et morales. Cependant, malgré les obstacles rencontrés parfois, de nombreuses voix continuent à défendre la liberté d’expression et le droit à la lecture sans entrave.

Plus de connaissances

Bien sûr, explorons plus en détail certains des cas les plus marquants d’opposition aux livres à travers le monde :

  1. Censure en Chine :
    La censure des livres en Chine est omniprésente, contrôlée par le Parti communiste chinois (PCC) à travers des organismes comme l’Administration d’État de la presse, de l’édition, de la radio, du cinéma et de la télévision (SARFT). Les livres critiquant le gouvernement, promouvant des idées démocratiques ou traitant de sujets sensibles comme le Tibet ou le massacre de la place Tian’anmen sont régulièrement interdits. Par exemple, le livre « La Forteresse assiégée » de Qiu Xiaolong a été interdit en Chine continentale en raison de ses critiques implicites du régime.

  2. Fatwas contre Salman Rushdie :
    En 1989, l’ayatollah Khomeini d’Iran a émis une fatwa condamnant l’écrivain indo-britannique Salman Rushdie pour son roman « Les Versets sataniques », le déclarant blasphématoire envers l’islam. Cette fatwa a entraîné une controverse mondiale et une menace de mort pesait sur Rushdie pendant de nombreuses années, l’obligeant à vivre dans la clandestinité. Cet événement a mis en lumière les tensions entre la liberté d’expression et le respect des croyances religieuses.

  3. Interdictions en Arabie saoudite :
    L’Arabie saoudite est connue pour sa stricte censure des livres, en particulier ceux qui critiquent l’islam, le gouvernement saoudien ou la famille royale. Les autorités saoudiennes ont interdit des ouvrages tels que « L’Autre Visage de l’islam » de Mohammed al-Ghazali et « L’Arabie Saoudite Exposée » de John R. Bradley pour leurs critiques du régime et de l’islam wahhabite.

  4. Censure en Russie :
    Sous le régime de Vladimir Poutine, la Russie a vu une augmentation de la censure des médias, y compris des livres. Les ouvrages qui critiquent le gouvernement ou exposent des vérités inconfortables sur l’histoire russe peuvent être interdits ou retirés de la vente. Par exemple, le livre « Le Cas Litvinenko » d’Alex Goldfarb, qui traite de l’assassinat de l’ancien agent du FSB Alexandre Litvinenko, a été interdit en Russie.

  5. Bans de livres LGBTQ+ :
    Dans de nombreux pays, les livres traitant de sujets LGBTQ+ sont soumis à la censure ou interdits de vente dans les écoles et les bibliothèques publiques. Des organisations conservatrices ou religieuses font pression pour retirer ces livres en les qualifiant de « déviants » ou de « dangereux ». Par exemple, aux États-Unis, des livres comme « And Tango Makes Three » de Peter Parnell et Justin Richardson ont été régulièrement contestés dans les écoles en raison de leur représentation de familles homosexuelles.

  6. Censure en Turquie :
    En Turquie, la censure des livres est souvent liée à des préoccupations relatives à la sécurité nationale, à la religion ou à l’insulte envers la nation turque. Les écrivains et éditeurs peuvent être poursuivis en justice ou même emprisonnés pour avoir enfreint ces lois. Par exemple, l’écrivain turco-britannique Elif Shafak a été poursuivi en justice pour « insulte à l’identité turque » en raison de son roman « Bastard of Istanbul ».

Ces exemples illustrent la diversité des motifs et des méthodes utilisés pour censurer ou interdire des livres à travers le monde. Malgré ces défis, de nombreux écrivains, éditeurs et défenseurs de la liberté d’expression continuent à se battre pour garantir que la voix des auteurs et le droit du public à accéder à une gamme diversifiée de perspectives ne soient pas étouffés par la censure.

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