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Nicosie : Capitale divisée de Chypre

La capitale de Chypre grecque : Nicosie

Chypre, une île située dans la Méditerranée orientale, est un carrefour de cultures, d’histoires et de civilisations. Ce petit mais stratégique îlot a été, et continue d’être, un point focal pour les peuples et les nations de la région. Toutefois, ce qui distingue particulièrement Chypre, c’est la division politique de l’île, une situation qui perdure depuis plus de quatre décennies. Alors que la République de Chypre, représentant la communauté chypriote grecque, a Nicosie comme capitale, la ville porte également un poids symbolique en raison de sa séparation physique et politique.

1. Nicosie : Une ville partagée

Nicosie (en grec : Λευκωσία, Lefkosía) est la capitale de la République de Chypre, ou Chypre grecque, et elle est unique en ce sens qu’elle est la seule capitale européenne à être partagée en deux. La ligne verte, une zone tampon administrée par les Nations Unies, sépare Nicosie en deux parties distinctes : la partie sud, qui est contrôlée par la République de Chypre, et la partie nord, occupée par la République turque de Chypre du Nord, un État autoproclamé et non reconnu par la communauté internationale. Cette division de la ville, qui est également une division de l’île, reste l’une des héritages les plus marquants du conflit entre Grecs et Turcs chypriotes, un conflit qui a commencé dans les années 1960 et qui a culminé avec l’invasion turque de 1974 à la suite d’un coup d’État soutenu par la Grèce.

2. Histoire de Nicosie et de la division de l’île

L’histoire de Nicosie, comme celle de Chypre, est marquée par une succession de dominations étrangères. Avant de devenir le centre politique de la République de Chypre, la ville a été le cœur de plusieurs civilisations. Au cours des siècles, Nicosie a été sous contrôle des Grecs, des Romains, des Byzantins, des Ottomans et des Britanniques. La ville a connu une évolution fascinante, passant d’un petit centre urbain à une capitale dynamique et cosmopolite.

La division actuelle de la ville remonte à 1974, lorsqu’une tentative de coup d’État menée par la junte militaire grecque a conduit à une intervention militaire de la Turquie. En réponse à l’avancée turque, l’ONU a établi la ligne verte, une zone démilitarisée séparant les deux communautés, qui existe toujours aujourd’hui. Cette situation a profondément affecté Nicosie, une ville qui était autrefois un centre de commerce et de culture, mais qui est désormais un symbole de la division et du conflit non résolu.

3. Nicosie grecque : La partie sud de la ville

La partie sud de Nicosie, contrôlée par la République de Chypre, est le cœur politique et administratif de l’île. C’est là que se trouvent le palais présidentiel, les ministères, les ambassades et les principales institutions gouvernementales. La ville a su conserver son caractère historique tout en se modernisant au fil des décennies.

Nicosie grecque est également un centre économique important. Grâce à son emplacement stratégique et à son infrastructure bien développée, la ville attire de nombreuses entreprises et investisseurs internationaux, notamment dans les secteurs de la finance, du tourisme et de la technologie. De plus, Nicosie est un centre universitaire dynamique, avec plusieurs institutions d’enseignement supérieur, notamment l’Université de Chypre.

La ville regorge de monuments historiques, dont certains sont des vestiges de l’époque médiévale et ottomane. L’ancienne ville fortifiée, avec ses remparts datant du XVIe siècle, en est un exemple emblématique. Le centre-ville de Nicosie regorge de ruelles pittoresques, de places animées et de marchés où les visiteurs peuvent découvrir la culture chypriote à travers ses produits locaux, sa gastronomie et son artisanat.

L’un des sites les plus célèbres de Nicosie est la Mosquée de Selimiye, ancienne cathédrale Sainte-Sophie, un exemple frappant de l’impact de l’Empire ottoman sur l’architecture chypriote. La cathédrale, transformée en mosquée après l’invasion ottomane, est un témoignage de la diversité religieuse et culturelle de l’île au fil du temps.

4. La ligne verte : Un symbole de division

La ligne verte, ou zone tampon, est l’une des particularités les plus frappantes de Nicosie. Cette zone, surveillée par des casques bleus de l’ONU, traverse la ville d’est en ouest, séparant les deux communautés chypriotes : grecque au sud et turque au nord. Bien que la zone tampon soit relativement déserte, elle est émaillée de postes de contrôle, de bâtiments abandonnés et de barrières. Les deux parties de la ville sont reliées par quelques points de passage, notamment à Ledra Street, une rue commerçante animée avant la division. Les visiteurs peuvent traverser cette frontière, mais il faut généralement une carte d’identité, et la situation reste tendue.

Cette division géographique est le résultat d’un conflit de longue durée entre les communautés grecque et turque chypriote. Elle a également des conséquences profondes sur la société chypriote dans son ensemble. Le mur physique qui sépare les deux communautés est devenu un symbole de l’incapacité des parties à trouver une solution à la question chypriote.

Depuis le cessez-le-feu en 1974, plusieurs tentatives de réconciliation ont été menées, mais les négociations n’ont jusqu’ici pas abouti à une solution durable. L’absence de progrès a conduit à une situation de statu quo, où les deux communautés continuent de vivre séparément, chacune avec son propre gouvernement et ses propres institutions.

5. La partie nord de Nicosie : La République turque de Chypre du Nord

La partie nord de Nicosie est contrôlée par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), un État autoproclamé qui n’est reconnu par aucun autre pays, à l’exception de la Turquie. Bien que la RTCN bénéficie du soutien diplomatique et militaire de la Turquie, la communauté internationale considère cette partie de l’île comme occupée par la Turquie.

Les autorités turques chypriotes ont mis en place un gouvernement dans cette zone, et la ville de Nicosie est le centre administratif de cette entité. Nicosie nord présente également de nombreux monuments historiques et religieux, dont la Grande Mosquée de Nicosie et les ruines de la cathédrale Saint-Jean, qui témoignent du passé chrétien de l’île avant les invasions ottomanes.

Nicosie nord a été considérablement transformée au cours des dernières décennies. Des projets de construction modernes ont été réalisés, et la ville bénéficie d’un environnement relativement stable grâce au soutien turc. Cependant, la situation politique reste tendue, car la question de la reconnaissance de la RTCN et la réunification de l’île demeurent des sujets de discorde.

6. Nicosie aujourd’hui : Un lieu de transition et de défis

Aujourd’hui, Nicosie reste un lieu de transition, à la fois symbole d’espoir pour la réunification de l’île et représentation des défis politiques auxquels Chypre fait face. La ville a été le témoin de nombreuses tentatives de réunification, notamment les négociations menées sous l’égide des Nations Unies. Les récentes initiatives ont montré que les deux communautés, malgré les divisions, ont un intérêt commun dans la paix et la prospérité de l’île.

Nicosie continue d’être un centre culturel important, avec des festivals, des événements artistiques et des expositions qui attirent des visiteurs du monde entier. Les arts et la culture sont des éléments qui rapprochent les communautés, créant des ponts entre les différentes identités de l’île.

Les autorités chypriotes grecques et turques, ainsi que les Nations Unies, continuent de chercher des solutions pacifiques pour réconcilier les deux côtés de l’île. Cependant, le chemin vers une Chypre réunifiée semble encore long et semé d’embûches, et la question de la souveraineté sur Nicosie demeure un point de friction majeur dans les discussions internationales.

7. Conclusion : Nicosie, une ville à la croisée des chemins

Nicosie est bien plus qu’une simple capitale politique. Elle est le symbole d’une île divisée, mais aussi d’un peuple résilient qui aspire à la paix et à la réconciliation. La ville, avec son histoire complexe et ses enjeux politiques, représente les défis d’un conflit prolongé, mais elle incarne également l’espoir d’une future unité. En tant que capitale de la République de Chypre, Nicosie reste un témoin de l’histoire, tout en étant un acteur clé dans le processus de paix pour l’avenir de l’île.

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