Compétences de réussite

Négociation raisonnée : méthode clé

Résumé complet du livre « La négociation de la meilleure offre »

Le livre « La négociation de la meilleure offre » (« Getting to Yes ») est un ouvrage phare écrit par Roger Fisher, William Ury et Bruce Patton. Publié pour la première fois en 1981, ce livre a depuis influencé des millions de professionnels et d’individus qui cherchent à améliorer leurs compétences en négociation. Il se concentre sur une approche collaborative de la négociation, où l’objectif est de parvenir à une solution bénéfique pour toutes les parties impliquées. Ce modèle de négociation est basé sur l’idée que, bien qu’il puisse exister des désaccords apparents, il est possible d’arriver à des solutions mutuellement avantageuses, contrairement à des négociations adversariales qui visent simplement à « gagner » au détriment de l’autre.

Les principes fondamentaux de la négociation raisonnée

Dans « La négociation de la meilleure offre », Fisher et ses co-auteurs présentent le concept de « négociation raisonnée », qui repose sur quatre principes clés :

  1. Séparer les personnes du problème :
    L’un des premiers conseils du livre est de distinguer les personnes et leurs émotions du problème lui-même. Les auteurs soulignent que les négociateurs doivent éviter de se laisser emporter par des conflits personnels ou émotionnels. Ils recommandent d’aborder la négociation de manière objective et de concentrer les discussions sur la question en jeu plutôt que sur des personnalités. Cela permet de mieux gérer les tensions et de maintenir des relations de travail harmonieuses, même en cas de désaccord.

  2. Concentrer la négociation sur les intérêts, non sur les positions :
    Les négociateurs ont souvent des positions fixes qui peuvent sembler incompatibles au premier abord. Par exemple, l’une des parties peut vouloir une augmentation de prix, tandis que l’autre peut vouloir réduire le coût. Cependant, ce qui compte réellement, ce sont les intérêts sous-jacents qui motivent ces positions. Fisher et ses co-auteurs expliquent qu’en discutant des intérêts des deux parties, il devient possible de trouver des solutions créatives qui répondent aux besoins des deux.

  3. Inventer des options pour un gain mutuel :
    Pour parvenir à une solution satisfaisante, les auteurs recommandent de ne pas se contenter de la première option proposée. Au contraire, il est important de générer plusieurs alternatives avant de prendre une décision. En élargissant le champ des possibilités, on augmente les chances de trouver une solution qui convienne aux deux parties. Cette approche encourage également la pensée créative et la collaboration.

  4. Utiliser des critères objectifs :
    La négociation raisonnée implique également l’utilisation de critères objectifs pour guider la discussion. Les auteurs expliquent que plutôt que de se baser sur la force ou sur des arguments émotionnels, il est préférable de s’appuyer sur des standards externes, des normes ou des pratiques courantes pour justifier les décisions prises. Cela permet de maintenir l’objectivité et d’éviter les perceptions d’injustice ou de manipulation.

La stratégie BATNA : Le meilleur alternative à un accord négocié

Un autre concept central du livre est celui du BATNA (Best Alternative to a Negotiated Agreement), soit la meilleure alternative à un accord négocié. Ce principe fait référence à la solution qu’une partie pourrait adopter si elle échoue à parvenir à un accord avec l’autre partie. Selon Fisher et ses co-auteurs, connaître son BATNA est crucial pour pouvoir prendre des décisions éclairées pendant la négociation. Si l’offre proposée est moins favorable que son BATNA, il est préférable de ne pas accepter l’accord. En revanche, si l’accord proposé est meilleur que le BATNA, il peut être judicieux de le conclure. Cette approche empêche de tomber dans le piège de l’acceptation de mauvaises offres simplement pour éviter de perdre la négociation.

Les pièges de la négociation classique

Le livre met également en lumière certains pièges courants auxquels les négociateurs peuvent être confrontés. L’un des plus grands obstacles à une négociation réussie est la tendance à adopter une position trop rigide, ce qui peut entraîner un « blocage » et rendre toute négociation stérile. De plus, certaines parties ont tendance à aborder la négociation comme un jeu à somme nulle, où il faut « gagner » pour sortir victorieux. Cette mentalité peut conduire à des accords injustes ou à des relations détériorées.

Fisher et ses co-auteurs soulignent que pour éviter ces pièges, il est essentiel de garder en tête que la négociation n’est pas une compétition, mais une collaboration. L’objectif est de parvenir à un accord où les deux parties se sentent gagnantes. Ce type de négociation implique de l’empathie, de la patience et de la flexibilité.

Applications pratiques du modèle de négociation raisonnée

L’approche de la négociation raisonnée peut être appliquée dans une multitude de contextes, allant des affaires aux relations personnelles. Par exemple, dans le monde des affaires, les négociations contractuelles ou les négociations salariales peuvent être grandement améliorées en adoptant les principes de ce livre. Les négociateurs qui suivent cette méthode sont plus susceptibles de trouver des solutions à long terme, bénéfiques pour les deux parties, et d’établir des relations de confiance durables.

De plus, ce modèle est particulièrement utile dans les négociations internationales, où les différences culturelles et les conflits d’intérêts peuvent être exacerbés. L’idée de séparer les personnes du problème et de s’intéresser aux intérêts plutôt qu’aux positions devient encore plus pertinente dans ces situations. En gardant un esprit ouvert et en faisant preuve de flexibilité, il est possible de parvenir à des accords même dans des contextes complexes.

Critiques et limites de l’approche

Malgré son large succès, l’approche de la négociation raisonnée a également fait l’objet de critiques. Certains experts estiment que cette méthode peut être difficile à appliquer dans des situations où l’une des parties adopte une position très agressive ou non coopérative. Par exemple, dans les négociations où il existe un déséquilibre de pouvoir majeur, il peut être difficile de parvenir à un accord mutuellement bénéfique.

De plus, dans certaines cultures ou contextes, les négociateurs peuvent ne pas être prêts à se concentrer sur des solutions créatives ou à adopter une approche collaborative. Dans ces cas, la méthode de la négociation raisonnée pourrait ne pas être aussi efficace. Il est donc essentiel d’adapter les principes du livre en fonction du contexte spécifique de chaque négociation.

Conclusion

La négociation de la meilleure offre est un ouvrage incontournable pour tous ceux qui cherchent à améliorer leurs compétences en négociation, que ce soit dans un contexte professionnel ou personnel. En se concentrant sur la collaboration plutôt que sur la confrontation, les principes de ce livre offrent une approche structurée et réfléchie qui permet de parvenir à des accords équitables et satisfaisants pour toutes les parties concernées.

Bien que l’approche ne soit pas sans limites, elle reste l’une des méthodes les plus influentes et efficaces pour négocier de manière raisonnée et respectueuse. En appliquant les principes du livre, les négociateurs peuvent non seulement améliorer leurs résultats, mais aussi instaurer des relations de confiance et de coopération durables.

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