La médecine et la santé

Maladie de Legg-Calvé-Perthes

Maladie de Legg-Calvé-Perthes : Comprendre et traiter cette affection orthopédique pédiatrique

La maladie de Legg-Calvé-Perthes (LCP) est une affection orthopédique rare qui touche les enfants, principalement entre 4 et 10 ans, et qui implique une altération de l’apport sanguin à la tête du fémur, entraînant une nécrose osseuse partielle ou totale. Ce processus peut compromettre la structure de l’articulation de la hanche et, sans traitement approprié, mener à des complications à long terme telles que de l’arthrose ou des déformations osseuses. Cet article explore les causes, les symptômes, le diagnostic, le traitement et les perspectives pour les enfants atteints de la maladie de Legg-Calvé-Perthes.

1. Qu’est-ce que la maladie de Legg-Calvé-Perthes ?

La maladie de Legg-Calvé-Perthes est une affection pédiatrique rare mais significative qui affecte l’os de la hanche. Elle se produit lorsque la circulation sanguine vers la tête du fémur, la partie supérieure du fémur qui s’articule avec l’acétabulum du bassin, est interrompue ou insuffisante. L’os fémoral commence alors à se détériorer et à se fragiliser, ce qui peut entraîner une déformation progressive de l’articulation de la hanche.

Ce trouble est appelé « nécrose avasculaire » ou « nécrose de la tête fémorale ». La cause exacte de cette interruption de l’apport sanguin reste en grande partie inconnue, bien que certains facteurs génétiques et environnementaux puissent y contribuer.

2. Les causes et facteurs de risque

La cause précise de la maladie de Legg-Calvé-Perthes est encore floue, mais plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’interruption de l’apport sanguin au fémur. Parmi les facteurs de risque identifiés, on trouve :

  • L’âge : La maladie survient principalement chez les enfants âgés de 4 à 10 ans, avec un pic de fréquence entre 5 et 7 ans.
  • Le sexe : Les garçons sont trois à quatre fois plus souvent touchés que les filles.
  • Les antécédents familiaux : Bien que la maladie de Legg-Calvé-Perthes ne soit pas héréditaire, des antécédents familiaux peuvent augmenter les risques.
  • Les troubles vasculaires : Des problèmes de circulation sanguine généraux, comme des anomalies du système vasculaire, peuvent influencer l’apparition de la maladie.

En revanche, des facteurs externes tels que les traumatismes ou les infections ne semblent pas jouer un rôle majeur dans l’apparition de la maladie de Legg-Calvé-Perthes.

3. Les symptômes de la maladie de Legg-Calvé-Perthes

La maladie de Legg-Calvé-Perthes se manifeste généralement par des douleurs et des limitations de mouvement au niveau de la hanche affectée. Les symptômes typiques incluent :

  • Douleur à la hanche : La douleur, souvent intermittente, peut irradier dans l’aine, le genou ou la cuisse. Elle est plus marquée lors des activités physiques et peut s’aggraver avec le temps.
  • Boiterie : En raison de la douleur et de la gêne associée, les enfants atteints de la maladie de Legg-Calvé-Perthes adoptent souvent une démarche boitillante.
  • Raideur et perte de mobilité : Les enfants peuvent avoir des difficultés à bouger l’articulation de la hanche, et la souplesse de cette dernière peut être réduite.
  • Muscles de la cuisse affaissés : Une atrophie musculaire peut se développer autour de la hanche en raison de la douleur et de la réduction de l’activité physique.

Il est important de noter que ces symptômes se développent progressivement et que les parents peuvent ne pas remarquer immédiatement la gravité de la situation.

4. Le diagnostic de la maladie de Legg-Calvé-Perthes

Le diagnostic de la maladie de Legg-Calvé-Perthes repose sur une combinaison d’examen clinique, d’imagerie et de tests complémentaires. Les étapes typiques du diagnostic sont les suivantes :

  • Examen physique : Le médecin commence par un examen physique approfondi pour évaluer la douleur, la mobilité de l’articulation et les signes de boiterie. Il peut aussi vérifier les réflexes et la force musculaire des jambes de l’enfant.
  • Radiographies : Les radiographies de la hanche sont essentielles pour observer l’état de l’os fémoral et de l’articulation. Les signes de la maladie de Legg-Calvé-Perthes, comme l’épaississement de l’articulation ou la déformation de la tête fémorale, sont souvent visibles sur les radiographies.
  • IRM (Imagerie par résonance magnétique) : Une IRM peut être utilisée pour obtenir une vue plus détaillée des tissus mous et des os affectés. Elle permet de visualiser l’ampleur de la nécrose et d’observer l’impact de la maladie sur la structure osseuse.

5. Les stades de la maladie de Legg-Calvé-Perthes

La maladie de Legg-Calvé-Perthes se développe en plusieurs phases distinctes :

  • Phase initiale : Cette phase est caractérisée par une altération de l’apport sanguin à la tête fémorale, entraînant une inflammation et un gonflement des tissus osseux. Les symptômes peuvent être intermittents et discrets à ce stade.
  • Phase de nécrose : Au fur et à mesure que l’irrigation sanguine se détériore, la tête fémorale subit une nécrose (mort des cellules osseuses). L’os devient plus fragile et moins stable.
  • Phase de revascularisation : Dans cette phase, le corps commence à réparer les dommages causés par la nécrose, et la circulation sanguine peut progressivement revenir à la zone touchée. Cependant, l’os n’est souvent pas aussi fort qu’auparavant.
  • Phase de remodelage : Pendant cette phase, la tête fémorale commence lentement à se remodeler, bien que l’articulation puisse rester déformée. La forme et la fonction de la hanche peuvent être affectées de façon permanente.

6. Le traitement de la maladie de Legg-Calvé-Perthes

Le traitement de la maladie de Legg-Calvé-Perthes dépend de l’âge de l’enfant, de la gravité de la maladie et de la phase dans laquelle il se trouve. L’objectif principal du traitement est de soulager la douleur, de favoriser la guérison osseuse et de minimiser les complications à long terme.

Les options de traitement incluent :

  • Repos et limitation des activités physiques : Pour permettre à la tête fémorale de se reposer et de guérir, une réduction des activités qui sollicitent l’articulation de la hanche, comme la course ou le saut, est recommandée.
  • Orthèses et appareils de soutien : Dans certains cas, des appareils orthopédiques, tels que des attelles ou des béquilles, peuvent être utilisés pour réduire la pression sur l’articulation et favoriser un meilleur alignement de l’os pendant la guérison.
  • Traitement chirurgical : Si la déformation de la tête fémorale est importante ou si d’autres traitements échouent, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. La chirurgie peut consister en une décompression de l’articulation ou en une intervention pour réaligner l’os.
  • Rééducation : La rééducation physique est cruciale pour renforcer les muscles autour de l’articulation de la hanche, améliorer la mobilité et éviter une raideur permanente.

7. Les perspectives et pronostic à long terme

La maladie de Legg-Calvé-Perthes est une affection qui, bien que grave, a des perspectives de guérison assez bonnes lorsqu’elle est traitée de manière appropriée. Les enfants peuvent souvent mener une vie active et en bonne santé après un traitement, bien que des complications telles que des douleurs résiduelles ou de l’arthrose puissent survenir à l’âge adulte.

Les résultats à long terme dépendent de plusieurs facteurs, dont l’âge au moment du diagnostic, la rapidité de l’intervention et la gravité de la déformation de la hanche. Les enfants diagnostiqués tôt et traités efficacement ont tendance à obtenir de meilleurs résultats fonctionnels.

8. Conclusion

La maladie de Legg-Calvé-Perthes, bien que rare, peut entraîner des conséquences importantes pour les enfants qui en souffrent. Grâce à une détection précoce, à un traitement adapté et à une surveillance attentive, la plupart des enfants touchés peuvent surmonter cette maladie et éviter des complications graves à long terme. Cependant, la gestion de cette affection nécessite une prise en charge pluridisciplinaire, impliquant des orthopédistes, des physiothérapeutes et, dans certains cas, des chirurgiens, afin d’assurer un rétablissement optimal.

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