Cancer

Les cancers de l’ovaire

Les tumeurs ovariennes sont des masses anormales qui se développent dans ou sur les ovaires. Les ovaires, deux glandes situées de part et d’autre de l’utérus, jouent un rôle central dans le système reproducteur féminin. Ils sont responsables de la production d’ovules (les cellules reproductrices féminines) et de la sécrétion des hormones sexuelles telles que les œstrogènes et la progestérone. Bien que certaines tumeurs ovariennes soient bénignes et non cancéreuses, d’autres peuvent être malignes et mener à un cancer de l’ovaire, une des formes les plus courantes et les plus graves de cancer chez les femmes. Cet article explore les types de tumeurs ovariennes, leurs symptômes, leurs facteurs de risque, les options de traitement disponibles et l’importance d’un diagnostic précoce.

1. Types de tumeurs ovariennes

Les tumeurs ovariennes peuvent être classées en trois grandes catégories, en fonction de leur origine cellulaire. Ces catégories sont les tumeurs épithéliales, germinales et stromales.

1.1 Tumeurs épithéliales

Les tumeurs épithéliales ovariennes représentent environ 90 % des cancers de l’ovaire et se développent à partir des cellules qui recouvrent la surface des ovaires. Ces tumeurs peuvent être bénignes ou malignes, et les formes malignes sont les plus préoccupantes, car elles peuvent se propager rapidement à d’autres parties du corps.

Les tumeurs épithéliales bénignes incluent les kystes fonctionnels et les cystadénomes. Ces tumeurs sont généralement non cancéreuses et peuvent ne provoquer aucun symptôme. Cependant, elles peuvent parfois se tordre ou se rompre, ce qui peut entraîner des douleurs pelviennes aiguës.

Les tumeurs épithéliales malignes, comme le carcinome séreux de haut grade et le carcinome endométrioïde, sont plus graves. Elles se développent lentement dans les premiers stades, mais une fois qu’elles sont diagnostiquées, elles sont souvent déjà à un stade avancé, ce qui complique leur traitement.

1.2 Tumeurs germinales

Les tumeurs germinales ovariennes se développent à partir des cellules qui donnent naissance aux ovules. Ces tumeurs sont relativement rares, représentant environ 5 % des tumeurs ovariennes. La plupart des tumeurs germinales ovariennes sont bénignes, mais certaines peuvent être malignes.

Les tumeurs germinales bénignes comprennent les kystes dermoïdes, qui sont souvent remplis de cheveux, de peau, de dents et d’autres tissus. Elles sont généralement détectées chez les jeunes femmes, souvent avant 30 ans.

Les tumeurs germinales malignes incluent le dysgerminome et la tumeur de la cellule granuleuse, qui peuvent se développer rapidement et se propager à d’autres organes. Ces tumeurs sont plus fréquentes chez les jeunes filles et les femmes jeunes.

1.3 Tumeurs stromales

Les tumeurs stromales se forment dans le tissu conjonctif des ovaires, qui soutient et protège les cellules ovariennes. Ces tumeurs peuvent également être bénignes ou malignes. Les tumeurs stromales bénignes incluent les fibromes, tandis que les tumeurs stromales malignes incluent les tumeurs à cellules de Sertoli-Leydig et le granulosa-theca.

Bien que les tumeurs stromales malignes soient rares, elles peuvent produire des hormones, ce qui peut entraîner des symptômes comme des saignements anormaux ou des signes de virilisation (développement de caractères masculins chez la femme, comme une pilosité excessive).

2. Symptômes des tumeurs ovariennes

Les symptômes des tumeurs ovariennes varient considérablement en fonction de leur type, de leur taille et de leur évolution. Certaines tumeurs ovariennes, en particulier les tumeurs bénignes ou de petite taille, peuvent ne provoquer aucun symptôme perceptible, ce qui rend leur détection difficile. Cependant, à mesure que la tumeur grossit ou devient plus complexe, des symptômes peuvent apparaître.

Les symptômes courants des tumeurs ovariennes incluent :

  • Douleurs pelviennes : une douleur sourde ou aiguë dans le bas-ventre ou les ovaires, qui peut être continue ou intermittente.
  • Ballonnements : une sensation de plénitude ou d’enflure abdominale, parfois accompagnée de nausées.
  • Modifications des habitudes urinaires : besoin fréquent d’uriner ou sensation de pression sur la vessie.
  • Perte de poids ou prise de poids inexplicable : souvent liée à la croissance de la tumeur.
  • Troubles menstruels : règles irrégulières ou saignements vaginaux anormaux.
  • Fatigue : une sensation constante de fatigue ou de faiblesse, souvent en raison de la propagation de la tumeur ou des effets de la maladie.

Les tumeurs malignes peuvent également être associées à des symptômes généraux comme la fièvre, les sueurs nocturnes et une perte de poids importante, ce qui peut indiquer que la tumeur s’est propagée à d’autres parties du corps.

3. Facteurs de risque des tumeurs ovariennes

Les facteurs de risque des tumeurs ovariennes dépendent du type de tumeur. Certaines femmes sont plus susceptibles de développer des tumeurs ovariennes en fonction de leur âge, de leurs antécédents familiaux, de leurs antécédents médicaux et de certains comportements de vie.

3.1 Antécédents familiaux et génétiques

Le facteur génétique joue un rôle clé dans certains types de tumeurs ovariennes, en particulier le cancer de l’ovaire. Les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, du colon ou de l’ovaire sont plus susceptibles de développer une tumeur ovarienne. Des mutations génétiques spécifiques, telles que les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2, augmentent considérablement le risque de cancer de l’ovaire. Ces mutations génétiques peuvent être héritées et sont associées à des formes héréditaires de cancer.

3.2 Âge

L’âge est un autre facteur important. Le risque de développer des tumeurs ovariennes augmente généralement avec l’âge, en particulier après la ménopause. Les femmes plus jeunes peuvent également être affectées, mais les tumeurs ovariennes sont plus courantes chez les femmes âgées de 50 à 60 ans.

3.3 Infertilité et traitement hormonal

Les femmes qui ont des antécédents d’infertilité ou qui n’ont jamais eu d’enfants ont un risque accru de développer certaines tumeurs ovariennes, notamment le cancer épithélial. De plus, certaines études suggèrent que l’utilisation prolongée de traitements hormonaux, tels que la thérapie de remplacement hormonal, pourrait augmenter légèrement le risque de certaines formes de tumeurs ovariennes.

4. Diagnostic des tumeurs ovariennes

Le diagnostic des tumeurs ovariennes repose sur plusieurs examens cliniques et d’imagerie. Les femmes présentant des symptômes évocateurs doivent consulter un médecin pour une évaluation approfondie.

4.1 Examen pelvien

Lors d’un examen pelvien, le médecin palpe les ovaires et l’utérus pour détecter toute anomalie, telle qu’une masse ou une sensibilité anormale. Cet examen peut aider à identifier une tumeur, mais ne permet pas de déterminer si elle est bénigne ou maligne.

4.2 Échographie pelvienne

L’échographie pelvienne est l’examen de première intention pour visualiser les ovaires et détecter des anomalies. Cette technique utilise des ondes sonores pour créer une image des organes pelviens. L’échographie peut permettre de distinguer entre une tumeur kystique bénigne et une tumeur solide, ainsi que d’estimer sa taille.

4.3 Scanner et IRM

Le scanner (tomodensitométrie) et l’IRM (imagerie par résonance magnétique) sont des examens d’imagerie plus détaillés qui peuvent être utilisés pour évaluer la propagation de la tumeur dans d’autres organes. Ces examens sont souvent utilisés pour planifier le traitement, notamment avant une intervention chirurgicale.

4.4 Tests sanguins

Les tests sanguins peuvent être effectués pour rechercher des marqueurs tumoraux, tels que le CA-125, qui est souvent élevé en cas de cancer de l’ovaire. Cependant, ce test n’est pas spécifique et peut être augmenté dans d’autres conditions.

5. Traitement des tumeurs ovariennes

Le traitement des tumeurs ovariennes dépend du type de tumeur, de son stade et de son comportement. Les options de traitement comprennent la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et les traitements hormonaux.

5.1 Chirurgie

La chirurgie est souvent la première ligne de traitement pour les tumeurs ovariennes. Si la tumeur est bénigne, une intervention chirurgicale peut consister à retirer le kyste ou la tumeur seule. Si la tumeur est maligne, une intervention plus étendue, telle qu’une ablation de l’ovaire affecté (ovariectomie) ou des deux ovaires (ovariectomie bilatérale), peut être nécessaire. En cas de propagation du cancer, la chirurgie peut inclure l’ablation de l’utérus (hystérectomie), des ganglions lymphatiques et d’autres organes adjacents.

5.2 Chimiothérapie et radiothérapie

La chimiothérapie est souvent utilisée pour traiter les tumeurs ovariennes malignes, en particulier lorsque la chirurgie seule n’est pas suffisante. Elle implique l’utilisation de médicaments puissants pour détruire les cellules cancéreuses. La radiothérapie peut également être utilisée dans certains cas pour détruire les cellules cancéreuses restantes après une chirurgie.

5.3 Traitements hormonaux

Dans certains cas, les tumeurs stromales ou les tumeurs hormonodépendantes peuvent être traitées avec des médicaments hormonaux, tels que les progestatifs ou les inhibiteurs de l’aromatase.

6. Prévention et suivi

Bien qu’il n’existe pas de méthode infaillible pour prévenir les tumeurs ovariennes, certaines mesures peuvent réduire le risque, telles que l’utilisation de contraceptifs oraux ou l’allaitement prolongé. Les femmes à haut risque génétique (par exemple, celles porteuses des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2) peuvent envisager des options de prévention plus agressives, telles que la chirurgie prophylactique.

Un suivi régulier est essentiel pour les femmes qui ont déjà été traitées pour une tumeur ovarienne, afin de détecter toute récidive ou complication. Cela inclut des examens cliniques réguliers, des échographies et des tests sanguins pour surveiller les marqueurs tumoraux.

Conclusion

Les tumeurs ovariennes représentent une problématique de santé importante, avec des implications significatives pour la vie des femmes. Bien que de nombreuses tumeurs soient bénignes, certaines, notamment les cancers de l’ovaire, peuvent être mortelles si elles ne sont pas détectées à un stade précoce. Il est donc crucial de sensibiliser les femmes aux symptômes potentiels et de promouvoir un dépistage régulier pour une prise en charge précoce. La recherche continue sur les traitements et la prévention des tumeurs ovariennes est essentielle pour améliorer les taux de survie et offrir de meilleures options de traitement aux femmes concernées.

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