La ville de Jérusalem (Al-Qods)
Jérusalem, connue également sous le nom de Al-Qods, est l’une des plus anciennes et des plus sacrées villes du monde. Située au cœur de la région du Proche-Orient, elle est la capitale historique d’Israël et de la Palestine, et occupe une place centrale dans les traditions religieuses et culturelles des trois grandes religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Son histoire complexe, ses monuments religieux emblématiques et ses conflits géopolitiques en font une ville à la fois fascinante et controversée.

Histoire de Jérusalem
Jérusalem est l’une des plus vieilles villes du monde, avec une histoire remontant à plusieurs millénaires. Les premières traces d’occupation humaine dans la région de Jérusalem datent de l’âge de bronze, vers 3000 avant J.-C. Elle est mentionnée pour la première fois dans les textes égyptiens sous le nom de « Rushalimum ».
L’époque biblique
Dans la Bible hébraïque, Jérusalem est d’abord connue sous le nom de « Jébus », habitée par les Jébuséens. Selon la tradition juive, c’est le roi David qui a conquis la ville vers 1000 avant J.-C. et en a fait la capitale de son royaume. Son fils, le roi Salomon, y a construit le Premier Temple, faisant de Jérusalem le centre religieux du judaïsme.
La période romaine et byzantine
La ville a été sous contrôle des Assyriens, des Babyloniens, et plus tard, des Perses, avant d’être conquise par les Romains en 63 avant J.-C. Sous l’empereur Hérode, un Second Temple a été érigé, mais celui-ci a été détruit par les Romains en 70 après J.-C. lors de la Grande révolte juive. Après cette destruction, les Juifs ont été interdits de résider dans la ville, qui a alors été reconstruite et renommée Aelia Capitolina sous les Byzantins.
Jérusalem et les trois religions monothéistes
Le judaïsme
Jérusalem occupe une place centrale dans le judaïsme. Le Mont du Temple (Har HaBayit) est considéré comme le lieu le plus sacré de cette religion. Selon la tradition, c’est là que se trouvaient les deux temples sacrés, dont le Premier Temple construit par Salomon. Le Mur des Lamentations, vestige du Second Temple, est aujourd’hui l’un des lieux les plus sacrés du judaïsme, où les fidèles viennent prier et exprimer leur attachement à leur histoire religieuse.
Le christianisme
Pour les chrétiens, Jérusalem est le lieu où Jésus-Christ a été crucifié, enterré et où il est ressuscité. Le Saint-Sépulcre, situé dans la vieille ville, est l’un des sites les plus vénérés du christianisme. Il marque le lieu de la crucifixion et du tombeau de Jésus, faisant de Jérusalem un centre de pèlerinage chrétien depuis les premiers siècles de cette religion.
L’islam
Dans l’islam, Jérusalem est également une ville sacrée. Selon la tradition musulmane, c’est à partir de Jérusalem que le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne (Al-Isrā’) et l’ascension vers les cieux (Al-Miʿraj). La mosquée Al-Aqsa, située sur l’esplanade des Mosquées, est considérée comme le troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine. Le Dôme du Rocher, également situé sur ce site, est un autre édifice emblématique de Jérusalem.
La vieille ville de Jérusalem
La vieille ville de Jérusalem, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, est divisée en quatre quartiers principaux : le quartier juif, le quartier chrétien, le quartier musulman et le quartier arménien. Chacun de ces quartiers reflète la riche diversité culturelle et religieuse de Jérusalem.
Le quartier juif
Le quartier juif abrite des sites sacrés tels que le Mur des Lamentations et des synagogues importantes. Il est également un centre d’études religieuses pour les étudiants en Torah.
Le quartier chrétien
Le quartier chrétien est dominé par l’église du Saint-Sépulcre, mais il abrite également plusieurs monastères, églises et écoles religieuses. Ce quartier est le point de départ de nombreux pèlerinages chrétiens.
Le quartier musulman
Le quartier musulman est le plus grand et le plus peuplé de la vieille ville. Il comprend la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, mais aussi des marchés animés et des lieux de vie quotidienne pour de nombreux Palestiniens.
Le quartier arménien
Le quartier arménien, plus petit, est un témoignage de la présence historique de la communauté arménienne à Jérusalem. Il abrite la cathédrale Saint-Jacques, l’un des principaux lieux de culte de l’Église apostolique arménienne.
Conflits et enjeux géopolitiques
Jérusalem a longtemps été au centre de conflits géopolitiques en raison de sa signification religieuse et de son emplacement stratégique. Depuis la fin du XIXe siècle, avec la montée des mouvements sionistes et nationalistes arabes, la ville est devenue un point de tension majeur dans le conflit israélo-palestinien.
En 1948, après la création de l’État d’Israël et la guerre qui a suivi, Jérusalem a été divisée en deux : Jérusalem-Ouest sous contrôle israélien et Jérusalem-Est sous contrôle jordanien. Cependant, en 1967, à la suite de la guerre des Six Jours, Israël a pris le contrôle de Jérusalem-Est, qui comprend la vieille ville et les lieux saints. Depuis lors, Israël considère Jérusalem comme sa capitale « unifiée et indivisible », tandis que les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État.
Cette situation a conduit à des tensions constantes, avec des épisodes de violence périodiques. Les tentatives de paix entre Israéliens et Palestiniens, comme les Accords d’Oslo dans les années 1990, n’ont pas réussi à résoudre la question du statut de Jérusalem, qui reste l’un des principaux points de blocage dans les négociations.
Le statut international de Jérusalem
Le statut de Jérusalem est l’un des sujets les plus controversés dans le droit international. Bien que l’ONU ait proposé un statut international pour la ville dans le plan de partage de 1947, cette solution n’a jamais été mise en œuvre. Aujourd’hui, de nombreux pays ne reconnaissent pas Jérusalem comme la capitale d’Israël, et la plupart des ambassades étrangères sont situées à Tel Aviv. Cependant, en 2017, les États-Unis ont déplacé leur ambassade à Jérusalem, reconnaissant la ville comme la capitale d’Israël, ce qui a suscité une vive réaction internationale.
La dimension culturelle et touristique
Malgré les tensions politiques, Jérusalem reste un centre culturel et touristique majeur. La vieille ville attire chaque année des millions de visiteurs venus du monde entier, désireux de découvrir ses monuments religieux, ses ruelles pittoresques et son atmosphère unique. En plus des lieux saints, Jérusalem abrite de nombreux musées, comme le Musée d’Israël, qui possède une riche collection d’objets archéologiques et d’art.
La ville est également un centre d’enseignement et de recherche. L’université hébraïque de Jérusalem, fondée en 1925, est l’une des plus prestigieuses institutions académiques d’Israël et du monde, accueillant des chercheurs dans divers domaines.
Conclusion
Jérusalem est une ville au carrefour de l’histoire, de la religion et de la politique. Sa signification religieuse, son histoire mouvementée et ses conflits actuels en font l’une des villes les plus fascinantes et les plus complexes du monde. Pour les fidèles des trois religions monothéistes, elle est un lieu de pèlerinage et de spiritualité, tandis que pour les observateurs internationaux, elle reste au cœur des enjeux politiques du Moyen-Orient.