Villes et pays

Gouvernance en Libye

Niveau de gouvernance en Libye : Un aperçu détaillé

La Libye, située en Afrique du Nord et bordée par la Méditerranée au nord, a traversé des périodes tumultueuses depuis son indépendance en 1951. Son histoire récente est particulièrement marquée par des transitions politiques complexes et par des conflits internes qui ont profondément influencé le système de gouvernance du pays. Cet article explore l’évolution du système de gouvernance en Libye, en mettant en lumière les principaux événements et structures qui ont façonné son cadre politique actuel.

1. Indépendance et Monarchie (1951-1969)

La Libye obtint son indépendance en 1951 sous le nom de Royaume de Libye, avec Idris al-Sanussi comme roi. Ce dernier avait auparavant dirigé la région de la Cyrénaïque sous le règne britannique après la Seconde Guerre mondiale. Le régime monarchique était basé sur un système parlementaire, avec un Premier ministre nommé par le roi. Le pays était alors divisé en trois régions principales : la Cyrénaïque, la Tripolitaine et le Fezzan, chacune avec une certaine autonomie. La monarchie se voulait une entité unificatrice, mais la structure fédérale du pays, combinée à des disparités régionales, créait un climat politique instable.

2. Le Coup d’État de 1969 et l’ère de Kadhafi

Le 1er septembre 1969, un groupe de jeunes officiers de l’armée libyenne, dirigé par le capitaine Mouammar Kadhafi, renverse la monarchie dans un coup d’État sans effusion de sang. Le nouveau régime abolit la monarchie et proclame la République arabe libyenne. Kadhafi, alors âgé de 27 ans, devient le dirigeant de facto du pays, bien qu’il ne porte jamais officiellement le titre de président. Sous Kadhafi, la Libye évolue vers un régime autocratique basé sur une idéologie appelée la « Troisième Théorie Universelle », qu’il détaille dans son célèbre Livre vert.

Le régime de Kadhafi introduit un système unique de gouvernement basé sur des comités populaires, censés représenter directement le peuple dans une sorte de démocratie directe. Cependant, en pratique, le pouvoir restait fermement entre les mains de Kadhafi et de son cercle restreint. Le Congrès général du peuple, établi comme l’organe législatif suprême, n’avait qu’un rôle symbolique, tandis que les décisions clés étaient prises par Kadhafi et ses proches. Cette période est également marquée par un nationalisme arabe fervent, une politique étrangère agressive, et une répression violente des dissidents.

3. La Révolution de 2011 et la chute de Kadhafi

En février 2011, des manifestations massives éclatent en Libye, inspirées par le Printemps arabe qui balayait la région. Ces protestations se transforment rapidement en une révolte armée contre le régime de Kadhafi. Après plusieurs mois de combats acharnés, le régime de Kadhafi est renversé en octobre 2011, avec la capture et la mort du dictateur. La Libye entre alors dans une nouvelle phase de son histoire, marquée par des efforts pour établir un nouveau système de gouvernance.

4. La Transition Chaotique (2011-2020)

Après la chute de Kadhafi, la Libye sombre dans une période de transition chaotique. Un Conseil national de transition (CNT) est formé en tant qu’autorité provisoire, avec pour mission d’organiser des élections et d’élaborer une nouvelle constitution. Cependant, le CNT peine à instaurer l’ordre dans un pays désormais fragmenté par des rivalités tribales, régionales et idéologiques. En 2012, des élections sont organisées pour élire un Congrès général national (CGN), chargé de former un gouvernement et de rédiger une nouvelle constitution.

Cependant, les divisions internes se creusent, entraînant la création de gouvernements rivaux. À partir de 2014, le pays est effectivement divisé entre deux autorités principales : le gouvernement de Tobrouk, reconnu internationalement, et le gouvernement de Tripoli, soutenu par des milices islamistes. Cette dualité conduit à un conflit prolongé, aggravé par l’intervention de puissances étrangères soutenant l’une ou l’autre des factions.

5. Les Accords de Skhirat et le Gouvernement d’union nationale (2015-2020)

En décembre 2015, un accord de paix est signé à Skhirat, au Maroc, sous l’égide des Nations Unies. Cet accord prévoit la formation d’un Gouvernement d’union nationale (GNA), destiné à unifier les différentes factions en guerre. Le GNA, dirigé par Fayez al-Sarraj, s’installe à Tripoli en 2016. Cependant, le gouvernement de Tobrouk, ainsi que d’autres factions armées, refusent de reconnaître l’autorité du GNA, maintenant ainsi le pays dans un état de conflit prolongé.

Malgré les efforts diplomatiques pour instaurer la paix, la Libye reste plongée dans l’instabilité, avec des combats sporadiques entre milices rivales, et une économie en déclin. Le maréchal Khalifa Haftar, leader des forces de l’Est, lance une offensive majeure sur Tripoli en 2019, aggravant encore la crise.

6. La Conférence de Berlin et le Cessez-le-feu de 2020

Face à l’escalade du conflit, une conférence internationale est organisée à Berlin en janvier 2020, réunissant les principales puissances mondiales et régionales impliquées en Libye. Cette conférence appelle à un cessez-le-feu et à un respect de l’embargo sur les armes imposé par les Nations Unies. En octobre 2020, sous la pression internationale, un cessez-le-feu permanent est signé entre les factions rivales.

Cet accord prévoit également l’organisation d’élections nationales en décembre 2021, ainsi que la formation d’un gouvernement intérimaire unifié, le Gouvernement d’unité nationale (GNU), dirigé par Abdul Hamid Dbeibah. Ce gouvernement est chargé de préparer le pays aux élections et de réunifier les institutions divisées.

7. Défis Actuels et Perspectives d’Avenir

Malgré la signature du cessez-le-feu et la formation d’un gouvernement intérimaire, la Libye reste confrontée à de nombreux défis. Le processus de réconciliation nationale est entravé par des méfiances profondes entre les factions, des milices armées qui contrôlent encore certaines régions, et une ingérence étrangère persistante. Les élections prévues en décembre 2021, qui devaient marquer une étape cruciale dans la stabilisation du pays, sont reportées en raison de désaccords sur les règles électorales et la participation de certains candidats controversés.

L’économie libyenne, autrefois prospère grâce à ses vastes réserves de pétrole, est en ruine, avec une infrastructure détruite par des années de guerre, un taux de chômage élevé, et une pauvreté croissante. La tâche de reconstruire le pays et d’instaurer une gouvernance stable et inclusive est immense, nécessitant une coopération soutenue de la communauté internationale ainsi que des efforts sérieux de la part des dirigeants libyens pour surmonter les divisions internes.

Conclusion

Le sys

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