FIAT 500 R/Rinnovata 1972-1975 : L’adieu en beauté d’un classique italien
La FIAT 500 est sans doute l’un des véhicules les plus emblématiques de l’histoire de l’automobile. Bien que la petite citadine n’ait pas été la voiture qui a sauvé FIAT de la faillite, elle a joué un rôle crucial dans l’ascension de la marque italienne, notamment en offrant une solution économique et pratique dans un marché où les coûts d’exploitation étaient primordiaux. Mais après de nombreuses années de succès, il était temps pour la 500 de dire au revoir. La version finale, baptisée 500 R/Rinnovata, fut un adieu élégant, un hommage à l’esprit de la 500 tout en intégrant des changements notables qui marquaient la fin d’une ère.
Contexte de la 500 et l’émergence de la version R
La première version de la FIAT 500, lancée en 1957, était une petite voiture compacte qui incarna la simplicité, l’accessibilité et l’ingéniosité italienne. Son succès immédiat, alimenté par son prix abordable et sa petite taille, en faisait une voiture parfaite pour les familles en quête de solutions pratiques pour se déplacer en ville. Les versions successives, de la 500 F à la 500 L, ont renforcé sa popularité, mais avec le temps, la demande pour des voitures plus modernes et plus performantes a conduit FIAT à apporter des ajustements au modèle.
C’est ainsi qu’en 1972, la 500 se transformera en la 500 R, plus communément appelée Rinnovata. Cette dernière version marquait la fin d’une époque, avec un modèle qui combinait l’héritage de la 500 tout en intégrant quelques changements techniques et stylistiques. Si elle n’a pas révolutionné la voiture de ville, la 500 R s’inscrit néanmoins comme une évolution bienvenue pour FIAT.
Design et caractéristiques extérieures de la FIAT 500 R
L’extérieur de la FIAT 500 R est le témoin d’une certaine évolution en matière de style, tout en restant fidèle aux lignes caractéristiques qui avaient fait la renommée du modèle. La 500 R se distingue avant tout par son museau, inspiré de la version 500 D. Le pare-chocs chromé, plus simple que celui des modèles précédents, apportait un look épuré et moderne, tout en maintenant une certaine convivialité.
L’une des modifications les plus visibles concerne les portes arrière. Bien que les versions antérieures aient été équipées de portes à charnières arrière, un changement de législation interdisant ce type de mécanisme a contraint FIAT à les remplacer par des portes avant classiques. Ce changement n’a pas été unanimement apprécié par les admirateurs de la 500, car il modifiait l’aspect unique et ludique du véhicule. Cependant, il était inévitable et s’inscrivait dans une dynamique de mise à jour du modèle.
Sur les ailes avant, on retrouve des clignotants ronds et simples, caractéristiques de la période. Quant à la carrosserie, elle restait fidèle à la petite taille qui faisait le charme de la 500. Avec une longueur de 2969 mm et une largeur de 1321 mm, la 500 R restait une voiture ultra-compacte, idéale pour la ville et les espaces restreints. La version R innovait par des éléments moins ostentatoires, privilégiant la simplicité et l’efficacité à l’apparence.
L’intérieur de la FIAT 500 R : Un compromis entre simplicité et confort
L’intérieur de la 500 R se démarque surtout par sa fonctionnalité et son design épuré. FIAT a conservé les éléments de confort de la version Lusso (L), notamment les sièges recouverts de vinyle, confortables pour les deux occupants de l’avant, et les petites poches dans les portes, toujours pratiques pour les petits objets. Toutefois, certains ajustements ont été faits pour adapter le modèle à une production plus massive, sans pour autant perdre l’âme de la 500.
Une des caractéristiques notables de l’intérieur est le petit plateau devant le levier de vitesses monté au sol. Ce détail, qui rappelle le souci du détail et de la simplicité dans l’utilisation quotidienne, est un héritage des modèles précédents et un symbole de la philosophie de FIAT : une voiture pour tous, facile à utiliser et agréable à vivre.
En termes d’espace, la 500 R restait fidèle à sa réputation de voiture capable d’accueillir confortablement deux adultes à l’avant et deux enfants à l’arrière. L’espace à bord n’était pas une priorité de conception, mais plutôt une solution pragmatique pour une utilisation familiale ou urbaine.
Le moteur et les performances de la FIAT 500 R
Sous le capot, la FIAT 500 R se distingue par l’intégration d’un moteur plus puissant que celui de ses prédécesseurs. En effet, le moteur de la 500 R provient de la Fiat 126, un modèle plus grand, et offre un moteur de 594 cm3, avec une configuration bicylindre (L2). Ce moteur génère une puissance de 13,3 kW (18 HP) à 4000 tr/min, soit environ 18 chevaux, et un couple de 36 Nm à 2800 tr/min.
Bien que la puissance n’ait pas été exceptionnelle, la 500 R a toujours été conçue pour être une petite voiture pratique, légère et économique. Son poids de seulement 525 kg et son moteur modeste lui permettaient de conserver une excellente maniabilité, notamment grâce à sa traction arrière et son empattement de 1839 mm. Cette configuration était idéale pour une conduite agile en milieu urbain, avec une capacité à se faufiler dans les petites rues étroites et à tourner sur un mouchoir de poche.
La 500 R atteint une vitesse maximale de 100 km/h, ce qui était largement suffisant pour ses missions en ville ou sur des routes secondaires. Cependant, ses performances n’étaient pas celles d’une voiture de sport, et c’était tout à fait normal pour un modèle destiné à une utilisation quotidienne et économique.
La transmission et la conduite
La FIAT 500 R conservait une boîte de vitesses manuelle à 4 rapports, un choix qui datait des premières versions du modèle. Bien que les boîtes de vitesses modernes aient depuis adopté des systèmes synchronisés pour faciliter les changements de rapports, la 500 R conservait la boîte non synchronisée de ses prédécesseurs, ce qui pouvait être un inconvénient pour les conducteurs moins expérimentés. Néanmoins, cet aspect de la voiture faisait partie de son caractère ancien et rustique, qui apportait un charme particulier aux adeptes du modèle.
Les freins à tambour, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, étaient suffisants pour une voiture de cette taille et de ce poids. Cependant, il ne faut pas s’attendre à des performances de freinage exceptionnelles sur des routes modernes. De plus, le système de suspension et de direction faisait de la 500 R une voiture agréable à conduire, mais qui nécessitait un peu d’attention sur des routes sinueuses ou en forte pente.
Conclusion : Un héritage vivant
La FIAT 500 R, bien qu’étant un modèle de transition, reste un jalon important dans l’histoire de l’automobile. Si elle ne représentait pas une révolution technique, elle incarnait néanmoins l’essence même de la 500 : une petite voiture pratique, économique et pleine de charme. Elle était le dernier souffle d’une époque, celle des petites voitures simples qui ont marqué les années 1960 et 1970, et un hommage à la polyvalence de la FIAT 500.
Avec son moteur modeste, son design charmant et son efficacité en milieu urbain, la 500 R demeure un symbole de la voiture de ville par excellence. Son héritage est toujours vivant, et elle reste un modèle prisé par les collectionneurs, notamment ceux qui apprécient les classiques italiens. La FIAT 500 R a donc signé un départ élégant pour la petite voiture qui a fait rêver plusieurs générations d’automobilistes.
