Le phénomène de l’engourdissement ou du fourmillement dans différentes parties du corps, communément appelé « paresthésie », est une sensation altérée qui peut affecter divers points du corps, en particulier les mains, les pieds, les jambes et les bras. Ce trouble sensoriel est souvent temporaire, mais peut, dans certains cas, devenir chronique, et il peut aussi bien être bénin qu’indicateur d’un problème de santé sous-jacent. Dans cet article, nous explorerons les principales causes de l’engourdissement, les facteurs de risque, les types de diagnostics et les traitements disponibles.
1. Comprendre l’engourdissement et le fourmillement
Le terme « engourdissement » décrit une perte temporaire de sensibilité dans une partie du corps, tandis que le terme « fourmillement » se réfère à une sensation de picotement qui peut être accompagnée de sensations de chaleur ou de frissons. La paresthésie, terme médical pour désigner ces symptômes, résulte souvent d’une altération du flux sanguin ou d’une pression exercée sur un nerf.
L’engourdissement se produit fréquemment lorsque le flux sanguin vers une région du corps est momentanément interrompu, comme lorsqu’on s’assoit ou s’endort dans une position qui compresse un membre. Cependant, dans certains cas, cette sensation peut devenir persistante ou récurrente, suggérant ainsi des troubles sous-jacents nécessitant une attention médicale.
2. Les causes principales de l’engourdissement
a. Causes temporaires
Les causes temporaires d’engourdissement sont souvent bénignes et sont dues à des comportements ou des postures qui exercent une pression sur les nerfs. Voici quelques exemples courants :
- Compression nerveuse : une position assise prolongée ou un mouvement répétitif qui exerce une pression sur un nerf peut engendrer une sensation temporaire d’engourdissement.
- Position inadéquate pendant le sommeil : s’endormir dans une posture comprimant un membre peut empêcher le sang de circuler normalement, provoquant un engourdissement temporaire.
- Effet de certaines températures : l’exposition au froid intense peut provoquer une perte de sensation temporaire en raison de la contraction des vaisseaux sanguins.
b. Causes médicales plus sérieuses
Des problèmes de santé plus profonds peuvent aussi être à l’origine d’un engourdissement ou de fourmillements persistants. Parmi eux :
- Neuropathie diabétique : le diabète, surtout lorsqu’il est mal contrôlé, peut causer des lésions nerveuses, en particulier dans les pieds et les mains, conduisant à une sensation d’engourdissement.
- Syndrome du canal carpien : ce trouble résulte d’une compression du nerf médian dans le poignet et provoque des engourdissements, des douleurs et des faiblesses dans les mains.
- Carences nutritionnelles : des déficiences en vitamines B, notamment la B12, sont souvent associées à des troubles nerveux qui se manifestent par des engourdissements.
- Sclérose en plaques (SEP) : cette maladie auto-immune s’attaque aux nerfs, ce qui peut entraîner des fourmillements dans les membres, des troubles de la coordination et une faiblesse musculaire.
- Accident vasculaire cérébral (AVC) : l’engourdissement soudain, en particulier d’un seul côté du corps, peut être un signe d’alerte d’un AVC.
- Problèmes circulatoires : des conditions comme l’athérosclérose, qui réduit le flux sanguin, peuvent provoquer des sensations d’engourdissement et de froid dans les extrémités.
3. Les facteurs de risque
Certaines personnes sont plus à risque de souffrir d’engourdissements chroniques en raison de facteurs préexistants, notamment :
- Antécédents médicaux : les individus souffrant de maladies chroniques, comme le diabète ou l’arthrite, ont plus de probabilité de ressentir des engourdissements.
- Mode de vie sédentaire : un manque d’activité physique peut entraîner des troubles de la circulation sanguine, augmentant le risque d’engourdissement.
- Utilisation excessive des mains et des poignets : les activités nécessitant des mouvements répétitifs, comme la dactylographie ou l’utilisation de certains outils, peuvent provoquer des compressions nerveuses.
- Exposition au froid : les personnes travaillant dans des environnements froids sans protection adéquate peuvent être plus sujettes à des engourdissements fréquents.
4. Les méthodes de diagnostic
Un diagnostic précis est essentiel pour identifier la cause sous-jacente de l’engourdissement et déterminer le traitement approprié. Les professionnels de la santé peuvent utiliser diverses méthodes pour diagnostiquer l’origine de ces symptômes.
a. L’examen clinique
Lors de la première consultation, le médecin évalue les antécédents médicaux du patient et réalise un examen clinique pour comprendre l’étendue et la localisation de l’engourdissement.
b. Tests sanguins
Les tests sanguins permettent de détecter d’éventuelles carences nutritionnelles, telles qu’une déficience en vitamine B12, ainsi que des troubles métaboliques, comme le diabète.
c. Tests d’imagerie
Des examens comme l’IRM (imagerie par résonance magnétique) et la tomodensitométrie (scanner) peuvent être utilisés pour visualiser les structures internes et détecter toute compression nerveuse, inflammation ou autre anomalie.
d. Examens de conduction nerveuse
Des électromyographies ou tests de conduction nerveuse sont souvent prescrits pour analyser la transmission des signaux électriques dans les nerfs et identifier les zones de compression ou de lésion.
5. Les traitements disponibles
Les options de traitement dépendent de la cause sous-jacente de l’engourdissement. Dans certains cas, de simples changements de mode de vie peuvent suffire, tandis que d’autres situations nécessitent une intervention médicale.
a. Traitements non médicamenteux
Pour les cas bénins ou liés à des habitudes de vie, les approches suivantes peuvent être efficaces :
- Réajustement des postures : adopter des positions ergonomiques au travail et éviter de rester immobile pendant de longues périodes peuvent réduire la compression nerveuse.
- Physiothérapie : des exercices réguliers et spécifiques pour renforcer les muscles et améliorer la circulation sanguine peuvent atténuer les engourdissements.
- Application de chaleur ou de froid : alterner les compresses chaudes et froides aide à réduire la douleur et à stimuler le flux sanguin dans les zones affectées.
b. Traitements médicamenteux
Pour les engourdissements liés à des maladies spécifiques, les traitements médicamenteux peuvent inclure :
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : utilisés pour soulager la douleur et réduire l’inflammation dans des affections comme le syndrome du canal carpien.
- Antidépresseurs tricycliques et anticonvulsivants : certains de ces médicaments peuvent être efficaces pour réduire les symptômes de la neuropathie, comme dans le cas du diabète.
- Supplémentation en vitamines : pour les personnes souffrant de carences en vitamines B12 ou en d’autres nutriments, la supplémentation peut s’avérer bénéfique.
c. Chirurgie
Dans les cas où la compression nerveuse est sévère, comme pour le syndrome du canal carpien avancé, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour libérer le nerf et soulager la pression.
6. Mesures de prévention
Prévenir les engourdissements peut souvent être possible en adoptant des habitudes de vie saines et en prenant certaines précautions :
- Maintenir une bonne posture : adopter des positions ergonomiques pour les tâches quotidiennes et éviter de croiser les jambes longtemps.
- Exercice régulier : une activité physique régulière favorise la circulation sanguine et réduit les risques de compression nerveuse.
- Éviter les mouvements répétitifs : varier les tâches et faire des pauses pour éviter de surmener certaines parties du corps.
- Alimentation équilibrée : une alimentation riche en vitamines et en nutriments essentiels contribue à la santé des nerfs.
Conclusion
L’engourdissement est un symptôme courant, souvent temporaire, mais qui peut aussi être le signe de problèmes de santé plus graves. Une compréhension approfondie des causes possibles, des méthodes de diagnostic et des traitements permet de mieux gérer ce trouble et de préserver la santé nerveuse et circulatoire.
