Compétences de réussite

De l’enseignement à la facilitation

Comment je suis devenu un facilitateur après avoir été un enseignant : Un voyage de transformation dans l’éducation

L’éducation est un domaine en constante évolution, et pour les éducateurs, s’adapter à ces changements devient une nécessité pour répondre efficacement aux besoins des élèves. Mon parcours, qui m’a conduit à passer d’un rôle d’enseignant à celui de facilitateur, est le fruit de cette évolution, une réponse à l’évolution des attentes pédagogiques et des approches éducatives. Ce changement ne s’est pas fait du jour au lendemain, mais plutôt à travers une série de réflexions, de remises en question et d’expérimentations pratiques. Cet article explore ce cheminement, les défis rencontrés, et les avantages de cette transition vers le rôle de facilitateur.

De l’enseignement à la facilitation : Une réorientation nécessaire

L’enseignement traditionnel a longtemps reposé sur un modèle où l’enseignant est au centre du processus éducatif. L’enseignant est celui qui dispense le savoir, qui est en charge de la gestion de la classe, et qui transmet des informations à des élèves considérés comme des récepteurs passifs. Cependant, cette vision du rôle de l’enseignant s’est progressivement remise en question, notamment avec l’avènement des pédagogies actives et des nouvelles technologies. La passivité de l’élève, son manque d’engagement, et le faible taux de rétention des informations enseignées de cette manière ont mis en lumière les limites de ce modèle.

En tant qu’enseignant, j’ai rapidement pris conscience des limites de cette approche. Même si je m’efforçais de rendre mes leçons intéressantes, il était évident que de nombreux élèves n’étaient pas véritablement impliqués dans leur apprentissage. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’explorer de nouvelles façons d’enseigner, et j’ai commencé à me tourner vers la facilitation, une approche plus centrée sur l’élève et ses besoins d’apprentissage.

Le concept de facilitation dans l’éducation

Le rôle du facilitateur est fondamentalement différent de celui de l’enseignant traditionnel. Alors que l’enseignant est souvent perçu comme une autorité centrale qui donne des instructions, le facilitateur adopte une posture beaucoup plus ouverte et collaborative. Dans un contexte éducatif, la facilitation vise à guider les élèves dans leur propre processus d’apprentissage, en créant un environnement où ceux-ci peuvent prendre l’initiative de leur propre apprentissage, résoudre des problèmes et collaborer activement.

Un facilitateur ne se contente pas de délivrer des connaissances, mais aide les élèves à développer des compétences de réflexion critique, d’analyse et de résolution de problèmes. Le facilitateur pose des questions ouvertes, favorise les discussions, crée des activités pratiques et incite les élèves à explorer leurs propres idées. L’idée centrale est de transformer l’élève d’un récepteur passif de savoir en un acteur actif dans son apprentissage.

La transition vers un rôle de facilitateur

Passer de l’enseignement traditionnel à la facilitation a exigé de ma part une remise en question profonde de mes pratiques pédagogiques. Au début, la transition n’a pas été facile. J’étais habitué à avoir le contrôle sur la salle de classe, à diriger chaque aspect de la leçon et à être la principale source de savoir. Le changement vers la facilitation a nécessité un lâcher-prise important.

La première étape de cette transformation a consisté à prendre conscience de l’importance de la posture d’écoute. En tant qu’enseignant, j’étais souvent plus préoccupé par la transmission de contenu que par la compréhension des besoins individuels de mes élèves. En tant que facilitateur, j’ai appris à écouter activement mes élèves, à comprendre leurs préoccupations et à personnaliser mes méthodes d’enseignement en fonction de leurs styles d’apprentissage. Ce n’est qu’en écoutant réellement les élèves que j’ai pu comprendre ce qu’ils attendaient de moi et comment je pouvais les accompagner au mieux dans leur apprentissage.

L’une des premières modifications que j’ai mises en place a été de modifier la structure de mes cours. J’ai abandonné les leçons magistrales dans lesquelles je parlais sans interruption, et j’ai introduit davantage d’activités pratiques et de projets collaboratifs. Ces activités ont permis aux élèves de travailler en groupes, de se confronter à des problèmes réels, et de trouver ensemble des solutions. Les échanges entre eux, les discussions et la coopération ont remplacé le modèle traditionnel où chaque élève était isolé dans son propre processus d’apprentissage.

Les défis rencontrés en tant que facilitateur

Malgré les avantages indéniables de la facilitation, le passage de l’enseignement traditionnel à la facilitation n’a pas été exempt de défis. Le premier obstacle majeur a été celui de la résistance, tant de la part des élèves que de mes collègues. Beaucoup d’élèves étaient habitués à recevoir des informations de manière directe et passive. Ils étaient initialement réticents à l’idée de prendre des initiatives ou de participer activement aux discussions. Certains élèves ont eu besoin de temps pour s’adapter à ce nouveau rôle d’acteur dans leur propre apprentissage, et il a fallu que je sois patient et persévérant pour les amener à voir la valeur de cette approche.

Un autre défi a été la gestion de la classe. Dans un modèle d’enseignement traditionnel, il est plus facile de maintenir l’ordre, car l’enseignant est le seul à parler. Cependant, dans un environnement de facilitation où les élèves sont invités à discuter, à collaborer et à explorer, la gestion de l’espace et du temps devient beaucoup plus complexe. Il était essentiel de créer un cadre qui encourageait l’engagement tout en maintenant une certaine structure.

Les avantages de la facilitation

Au-delà des défis initiaux, les avantages de la facilitation sont devenus rapidement évidents. Un des bénéfices les plus marquants a été l’augmentation de l’engagement des élèves. Lorsque les élèves se sentent responsables de leur propre apprentissage, ils deviennent plus investis, curieux et motivés. La facilitation a permis d’instaurer un environnement d’apprentissage où l’erreur est perçue comme une opportunité d’apprentissage, et non comme un échec. Les élèves ont commencé à voir l’apprentissage comme un processus continu et non comme une série de tests ou d’examens.

De plus, en favorisant la collaboration et le travail en groupe, les élèves ont développé des compétences sociales et émotionnelles importantes, telles que la communication, l’écoute, la résolution de conflits et la négociation. Ces compétences sont essentielles dans le monde moderne, où les compétences interpersonnelles sont aussi importantes que les compétences académiques.

En tant que facilitateur, j’ai également constaté une amélioration significative de ma propre pratique professionnelle. Au lieu de me concentrer sur le simple fait de transmettre des informations, j’ai pu observer comment chaque élève abordait les problèmes de manière unique, ce qui m’a permis de mieux comprendre la diversité des approches d’apprentissage. Cela m’a permis de personnaliser davantage mes interventions et de mieux soutenir les élèves en fonction de leurs besoins spécifiques.

Conclusion

Mon parcours de l’enseignement traditionnel à la facilitation a été un voyage enrichissant et transformateur, tant sur le plan personnel que professionnel. Si le rôle de facilitateur est exigeant et demande une remise en question constante, il offre aussi de nombreux avantages, tant pour l’éducateur que pour les élèves. En créant un environnement d’apprentissage où les élèves sont au centre du processus éducatif, la facilitation permet de développer des compétences clés pour le XXIe siècle, telles que la pensée critique, la collaboration et l’autonomie.

Ce changement de perspective dans l’enseignement est essentiel pour préparer les élèves à affronter un monde en constante évolution, où la capacité d’apprendre par soi-même, de s’adapter et de collaborer sera déterminante pour leur réussite. En fin de compte, la facilitation est un modèle éducatif plus flexible, plus humain et plus connecté aux besoins réels des élèves, offrant ainsi une expérience d’apprentissage plus riche et plus significative.

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