Les compétences que vous ne trouverez pas dans une école de commerce
Dans le monde compétitif des affaires d’aujourd’hui, l’enseignement des écoles de commerce est souvent perçu comme le passeport pour une carrière réussie. Cependant, malgré l’acquisition de connaissances techniques, stratégiques et analytiques, il existe des compétences essentielles que les programmes traditionnels de MBA et de gestion ne peuvent pas toujours fournir. Ces compétences, souvent issues de l’expérience pratique, de la culture d’entreprise et de l’interaction humaine, sont tout aussi cruciales pour réussir dans le monde professionnel. Cet article explore les compétences que vous ne trouverez pas nécessairement dans un programme de commerce classique mais qui sont essentielles pour exceller dans le milieu des affaires.
1. La gestion de l’incertitude et de l’ambiguïté
L’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les professionnels du monde des affaires est la gestion de l’incertitude. Les programmes de gestion classiques enseignent les meilleures pratiques, les études de cas et les stratégies basées sur des données historiques, mais peu abordent la manière de naviguer dans des situations où les informations sont incomplètes ou contradictoires. Dans un environnement de plus en plus volatile, incertain, complexe et ambigu (VUCA), les leaders doivent être capables de prendre des décisions malgré une incertitude élevée, d’accepter les risques et d’adapter leurs stratégies en conséquence.
La gestion de l’incertitude demande une vision flexible et une capacité à apprendre de l’expérience. Cette compétence ne s’acquiert pas simplement par la lecture de manuels ou la discussion de théories. Elle se développe sur le terrain, lorsqu’un manager ou un entrepreneur est confronté à des décisions critiques et doit opérer avec des données incomplètes ou contradictoires.
2. L’intelligence émotionnelle (IE)
Bien que de plus en plus de programmes de gestion commencent à inclure des éléments sur l’intelligence émotionnelle, celle-ci n’est généralement pas enseignée de manière approfondie. L’intelligence émotionnelle désigne la capacité à identifier, comprendre et gérer ses propres émotions, ainsi que celles des autres. Cette compétence est cruciale pour gérer des équipes, communiquer efficacement et prendre des décisions éclairées.
Les dirigeants et les managers doivent être capables de naviguer dans des environnements sociaux complexes, d’empathiser avec leurs collègues et leurs employés, et de prendre des décisions en tenant compte non seulement des aspects rationnels mais aussi émotionnels de chaque situation. L’intelligence émotionnelle est essentielle pour bâtir des relations de confiance, résoudre des conflits et maintenir une atmosphère de travail positive. Cette compétence se développe au fil du temps, à travers l’interaction humaine, les expériences personnelles et l’apprentissage autodirigé.
3. La capacité à remettre en question le statu quo
Dans de nombreux programmes académiques, l’accent est mis sur l’apprentissage des stratégies existantes et sur la mise en œuvre de modèles éprouvés. Cependant, dans le monde des affaires en perpétuelle évolution, la capacité à remettre en question les normes et à penser différemment est ce qui distingue les leaders innovants. L’innovation n’est pas simplement une question de suivre les meilleures pratiques ; elle consiste à remettre en question les modèles existants et à proposer de nouvelles idées, même si elles sont risquées ou impopulaires.
Les écoles de commerce, bien qu’elles encouragent parfois l’innovation, enseignent souvent des solutions éprouvées pour des problèmes classiques. Les compétences nécessaires pour défier les conventions, envisager des solutions radicales et naviguer dans des eaux inconnues ne peuvent être véritablement acquises qu’en sortant des sentiers battus, en expérimentant et en apprenant de ses erreurs.
4. La négociation informelle
Bien que la négociation soit un élément central de nombreuses écoles de commerce, la majorité des formations mettent l’accent sur des négociations formelles, où chaque partie connaît les termes de l’accord. En revanche, les négociations informelles – celles qui se produisent lors de discussions informelles, dans des contextes non officiels, ou dans les relations quotidiennes avec les collègues, les partenaires commerciaux et même les clients – sont souvent négligées.
Les négociations informelles requièrent une compréhension fine des dynamiques interpersonnelles, une grande capacité d’écoute et une aptitude à déceler des motivations sous-jacentes. La capacité à naviguer dans ces situations informelles, souvent complexes et délicates, permet de créer des alliances stratégiques, d’influencer subtilement les autres et de gérer des relations interpersonnelles de manière efficace.
5. L’adaptabilité culturelle
Dans un monde de plus en plus mondialisé, l’adaptabilité culturelle est essentielle pour réussir dans un environnement de travail diversifié. Bien que de nombreuses écoles de commerce abordent les différences culturelles à travers des études de cas et des cours théoriques, elles ne peuvent pas toujours préparer les étudiants à la réalité d’un environnement de travail multiculturel où les valeurs, les normes et les pratiques varient d’une région à l’autre.
Comprendre et respecter les différences culturelles, savoir adapter son style de communication et ses méthodes de travail en fonction du contexte culturel, et être capable de naviguer dans des environnements internationaux sont des compétences cruciales. L’adaptabilité culturelle ne s’acquiert que par des expériences directes et par une exposition à des environnements diversifiés. C’est à travers l’immersion, les voyages ou les collaborations internationales que cette compétence devient véritablement efficace.
6. La gestion des crises
Les écoles de commerce offrent souvent des cours sur la gestion des risques, mais peu d’entre elles abordent de manière détaillée la gestion des crises. Pourtant, la capacité à réagir rapidement, à prendre des décisions sous pression et à gérer des situations de crise est essentielle dans le monde des affaires. Une crise peut surgir à tout moment – qu’il s’agisse d’une crise financière, d’une crise de réputation, d’une crise sanitaire ou d’une crise liée à la production ou à la logistique.
La gestion d’une crise exige une prise de décision rapide, une capacité à maintenir le calme sous pression, ainsi qu’une aptitude à coordonner efficacement les actions des équipes. En outre, il est nécessaire d’être capable de penser stratégiquement tout en restant flexible et prêt à adapter les plans en fonction de l’évolution rapide de la situation.
7. Le leadership éthique et la responsabilité sociale
Dans une époque marquée par des préoccupations croissantes en matière d’éthique et de responsabilité sociale, les entreprises sont de plus en plus jugées non seulement sur leurs résultats financiers, mais aussi sur leurs pratiques éthiques. Les écoles de commerce enseignent souvent la théorie économique, la stratégie commerciale et la gestion, mais l’aspect éthique de la gestion n’est pas toujours abordé de manière aussi approfondie. La capacité à diriger de manière responsable, à prendre des décisions qui tiennent compte des conséquences sociales, environnementales et économiques, est devenue essentielle.
Un leadership éthique implique la capacité à faire face à des dilemmes moraux, à promouvoir la transparence et l’intégrité, et à gérer des entreprises de manière à minimiser leur impact négatif sur la société et l’environnement. Cette compétence se forge souvent à travers des choix personnels et professionnels qui exigent courage et conviction.
8. Le réseautage authentique
Le réseautage est souvent considéré comme une compétence essentielle dans les affaires. Cependant, les écoles de commerce mettent généralement l’accent sur les techniques formelles de réseautage – comme les conférences, les événements de l’industrie et les ateliers de réseautage. Pourtant, le réseautage authentique, celui qui repose sur la création de relations véritables et durables, est beaucoup plus difficile à enseigner. Ce type de réseautage repose sur la confiance mutuelle, l’intérêt sincère et la volonté de s’investir dans des relations à long terme, et non sur des échanges de cartes de visite.
Les leaders qui réussissent à établir des réseaux solides savent qu’il ne s’agit pas seulement de tirer profit des relations, mais aussi de donner de manière désintéressée, d’écouter et de comprendre les besoins des autres. Le réseautage authentique est une compétence acquise par l’expérience, l’empathie et la volonté d’investir dans les autres sans attendre de retour immédiat.
Conclusion
Les compétences abordées dans cet article, bien que cruciales pour réussir dans le monde des affaires, ne font souvent pas partie des programmes traditionnels des écoles de commerce. Cependant, elles sont tout aussi indispensables pour naviguer avec succès dans le monde professionnel d’aujourd’hui. Pour les développer, il faut s’appuyer sur l’expérience, l’apprentissage informel et les interactions humaines. C’est en dehors des salles de classe, dans des situations concrètes et souvent imprévues, que ces compétences se forment et se perfectionnent.