8 choses à ne jamais dire à une personne souffrant d’un problème ou d’une maladie mentale
La santé mentale est un sujet qui nécessite une approche délicate, empreinte de respect, de compassion et de compréhension. Pourtant, il arrive fréquemment que des commentaires malheureux ou des remarques maladroites soient faits à des individus traversant des périodes de souffrance psychologique. Ces propos, bien qu’ils puissent être prononcés sans mauvaise intention, peuvent avoir un impact profond et nuisible sur ceux qui sont déjà vulnérables. Il est donc essentiel de reconnaître certaines phrases qu’il est préférable d’éviter, pour préserver la dignité et la santé de ceux qui luttent contre un trouble mental. Voici donc huit choses à ne jamais dire à une personne confrontée à un problème de santé mentale.
1. « Ce n’est pas si grave, tu devrais t’en sortir »
L’une des erreurs les plus fréquentes, bien que probablement prononcée avec de bonnes intentions, est de minimiser la souffrance d’une personne en lui disant que sa situation n’est pas si grave. Cependant, une telle remarque peut invalider les émotions et l’expérience vécue par la personne, et cela peut aggraver son sentiment de solitude et de rejet. Les troubles mentaux, qu’il s’agisse de dépression, d’anxiété, ou d’autres conditions, ne peuvent pas toujours être mesurés à travers une échelle simple de gravité. Ce qui peut sembler insignifiant pour une personne en bonne santé mentale peut être accablant pour celle qui souffre. Au lieu de minimiser, il est préférable d’offrir une oreille attentive et de valider ce que la personne ressent.
2. « Tu te fais des films, il n’y a rien de quoi t’inquiéter »
Cette remarque peut sembler anodine, mais elle est particulièrement nuisible. Dire à quelqu’un qu’il se fait des idées ou qu’il dramatise sa situation ne fait qu’approfondir son sentiment d’incompréhension. Une personne souffrant de troubles mentaux a souvent l’impression de vivre dans un monde parallèle, où ses émotions et ses pensées lui échappent. Un tel commentaire peut renforcer l’isolement, car il peut donner à la personne l’impression qu’elle est jugée et que ses sentiments ne sont pas pris au sérieux. Il est important de se rappeler qu’un trouble mental n’est pas une question de « capacité à rationaliser », mais une expérience profondément vécue.
3. « Tout est dans ta tête, il suffit de penser positivement »
Ce type de commentaire implique que la personne devrait simplement « changer son état d’esprit » pour se sentir mieux, ce qui est loin de la réalité de nombreux troubles psychologiques. Il est vrai que des pensées positives peuvent parfois aider à alléger certains symptômes, mais dire à quelqu’un qu’il peut « tout régler » en adoptant une attitude positive néglige la complexité des troubles mentaux. De tels propos peuvent faire sentir à la personne qu’elle est responsable de sa souffrance et qu’elle manque de volonté, ce qui peut renforcer la honte et la culpabilité. Les troubles mentaux ne se limitent pas à des pensées négatives ; ils sont souvent liés à des facteurs biologiques, environnementaux et sociaux.
4. « Tu dois juste te ressaisir »
Un autre commentaire malheureux qui semble simple à première vue mais qui peut être très blessant. D’une manière générale, les personnes atteintes de troubles mentaux ne peuvent tout simplement pas « se ressaisir » en un instant, comme on pourrait le faire face à une mauvaise journée ou à une situation difficile. Les maladies mentales, telles que la dépression, les troubles anxieux ou le trouble bipolaire, nécessitent une prise en charge professionnelle et souvent un accompagnement thérapeutique. Faire pression sur quelqu’un pour qu’il « se ressaisisse » peut nuire à son processus de guérison, lui faire ressentir une profonde frustration et intensifier sa souffrance.
5. « C’est juste une phase, tu vas t’en sortir »
Une autre phrase fréquemment entendue et qui, bien qu’elle soit souvent prononcée par ceux qui souhaitent soutenir la personne en difficulté, peut être déstabilisante et réductrice. Les troubles mentaux ne sont pas des phases passagères comme on pourrait l’être d’un coup de blues temporaire. La maladie mentale n’est pas une tendance à la mode ou un phénomène temporaire, et minimiser la souffrance en la qualifiant de « phase » peut accentuer le sentiment de ne pas être pris au sérieux. De plus, cela peut créer une pression supplémentaire sur la personne, en insinuant que la guérison doit nécessairement être rapide et instantanée.
6. « Tu devrais simplement sortir et prendre l’air »
Le conseil de sortir et de prendre l’air, bien qu’il puisse être utile dans certains cas, ne prend pas toujours en compte la nature des troubles mentaux. Pour beaucoup de personnes, sortir de chez soi, interagir avec d’autres ou participer à des activités sociales est une tâche difficile, voire insurmontable, lorsqu’elles souffrent d’une maladie mentale. En insistant sur cette idée, vous risqueriez de culpabiliser la personne en lui faisant sentir qu’elle est paresseuse ou qu’elle refuse d’essayer de s’améliorer. Au lieu de cela, il serait préférable de comprendre les obstacles auxquels la personne fait face et de lui proposer des moyens de surmonter ces défis de manière plus adaptée.
7. « Tu n’as pas de raison d’être triste, tu as une vie qui en vaut la peine »
Ce genre de remarque repose sur l’idée erronée que la souffrance mentale peut être simplement surmontée en examinant les aspects positifs de la vie. Bien qu’il soit important de se rappeler les bonnes choses dans la vie, les troubles mentaux ne sont pas simplement liés à une mauvaise humeur passagère. Une personne atteinte de dépression peut être pleinement consciente de ses bénédictions tout en ressentant une tristesse écrasante. De tels propos peuvent rendre la personne encore plus coupable de ressentir ce qu’elle ressent et l’empêcher d’ouvrir une conversation honnête et sans jugement sur ses problèmes.
8. « C’est juste une excuse pour ne pas travailler »
Cette remarque est non seulement incorrecte mais également dévastatrice. Les troubles mentaux, comme l’anxiété, la dépression, ou le trouble de stress post-traumatique, peuvent sérieusement affecter la capacité d’une personne à fonctionner au quotidien, que ce soit au travail, à l’école ou dans sa vie personnelle. Les problèmes de santé mentale ne sont pas des excuses, mais des défis réels qui demandent une prise en charge sérieuse. Minorer la souffrance psychologique en la qualifiant d’excuse pour ne pas travailler ou pour ne pas « être productif » ne fait qu’ajouter une pression inutile et renforcer le stéréotype selon lequel les maladies mentales sont fictives ou exagérées.
Conclusion
La santé mentale est une composante essentielle du bien-être humain, et les troubles mentaux méritent le même respect et la même attention que les maladies physiques. Les propos insensibles ou mal formulés peuvent exacerber la souffrance de ceux qui sont déjà dans la tourmente. Il est donc crucial de promouvoir une approche empathique, en écoutant et en soutenant les personnes de manière bienveillante et sans jugement. Plutôt que de chercher à « réparer » ou à minimiser la douleur de l’autre, il est plus important de reconnaître et de valider ses émotions, tout en l’encourageant à chercher de l’aide professionnelle si nécessaire. En évitant ces huit remarques et en faisant preuve de compréhension, nous pouvons participer activement à la réduction de la stigmatisation et à la création d’un environnement plus inclusif et solidaire pour les personnes souffrant de troubles mentaux.
