Reins et voies urinaires

Causes de la rétention urinaire

Causes de la rétention urinaire

La rétention urinaire est une condition médicale caractérisée par l’incapacité de vider complètement la vessie. Cette affection peut être aiguë ou chronique et toucher des personnes de tous âges, bien que certaines populations, comme les hommes plus âgés, soient plus susceptibles d’en souffrir. Les causes de la rétention urinaire sont multiples et peuvent inclure des facteurs mécaniques, neurologiques, pharmacologiques, ainsi que d’autres conditions sous-jacentes.

Causes mécaniques

Obstruction urétrale

L’une des causes les plus courantes de rétention urinaire est l’obstruction de l’urètre, le canal qui permet l’évacuation de l’urine de la vessie. Plusieurs conditions peuvent provoquer une obstruction urétrale :

  1. Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) : Chez les hommes, l’élargissement de la prostate est une cause fréquente de rétention urinaire. L’HBP peut comprimer l’urètre, rendant difficile la miction.

  2. Calculs urinaires : Les calculs rénaux ou vésicaux peuvent se loger dans l’urètre, empêchant ainsi l’écoulement de l’urine.

  3. Sténose urétrale : Une cicatrice ou une constriction de l’urètre peut également restreindre le passage de l’urine.

  4. Tumeurs : Les tumeurs dans ou autour de l’urètre peuvent obstruer le flux urinaire.

Problèmes de la vessie

Des anomalies structurelles de la vessie peuvent également provoquer une rétention urinaire :

  1. Diverticules de la vessie : Des poches ou des diverticules dans la paroi de la vessie peuvent interférer avec le flux normal de l’urine.

  2. Tumeurs vésicales : Les tumeurs peuvent bloquer la sortie de la vessie ou comprimer l’urètre.

Causes neurologiques

Dysfonctionnement nerveux

La coordination entre le cerveau, les nerfs et les muscles impliqués dans la miction est essentielle pour un écoulement urinaire normal. Les dysfonctionnements nerveux peuvent perturber cette coordination :

  1. Lésions de la moelle épinière : Une lésion de la moelle épinière peut interrompre la communication entre le cerveau et la vessie, entraînant une rétention urinaire.

  2. Maladies neurodégénératives : Des affections comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson et la neuropathie diabétique peuvent affecter les nerfs qui contrôlent la vessie.

  3. Accidents vasculaires cérébraux (AVC) : Un AVC peut endommager les zones du cerveau responsables de la fonction vésicale.

Médicaments

Certains médicaments peuvent provoquer une rétention urinaire en affectant les muscles de la vessie ou les nerfs contrôlant la miction :

  1. Anticholinergiques : Utilisés pour traiter diverses conditions comme les troubles gastro-intestinaux ou la maladie de Parkinson, ces médicaments peuvent inhiber la contraction de la vessie.

  2. Décongestionnants : Les médicaments contenant des agents sympathomimétiques peuvent provoquer une rétention urinaire en contractant le muscle lisse de l’urètre.

  3. Antidépresseurs : Certains antidépresseurs tricycliques peuvent affecter le contrôle de la vessie.

  4. Opioïdes : Utilisés pour la gestion de la douleur, les opioïdes peuvent diminuer la contractilité de la vessie.

Autres conditions sous-jacentes

Infections et inflammations

Les infections urinaires ou d’autres inflammations peuvent également causer une rétention urinaire :

  1. Infections urinaires : Une inflammation due à une infection peut provoquer un gonflement ou une douleur, entraînant une rétention.

  2. Prostatite : L’inflammation de la prostate peut entraîner une rétention urinaire aiguë chez les hommes.

Facteurs post-chirurgicaux

Certaines interventions chirurgicales peuvent entraîner une rétention urinaire temporaire :

  1. Anesthésie : Les anesthésiques peuvent affecter la capacité de la vessie à se contracter temporairement.

  2. Chirurgie pelvienne : Les interventions chirurgicales dans la région pelvienne peuvent perturber les nerfs ou structures impliquées dans la miction.

Grossesse

Chez les femmes enceintes, l’utérus en croissance peut comprimer la vessie ou l’urètre, provoquant une rétention urinaire.

Manifestations cliniques

La rétention urinaire peut se manifester de différentes manières selon qu’elle est aiguë ou chronique :

Rétention urinaire aiguë

La rétention urinaire aiguë est une urgence médicale caractérisée par une incapacité soudaine et complète à uriner malgré une envie pressante. Elle est souvent accompagnée de douleurs sévères et de distension abdominale.

Rétention urinaire chronique

La rétention urinaire chronique se développe plus lentement et peut être asymptomatique pendant longtemps. Les symptômes peuvent inclure :

  1. Dysurie : Difficulté à commencer la miction.

  2. Miction par regorgement : Une fuite involontaire d’urine en raison d’une vessie trop pleine.

  3. Faiblesse du jet urinaire : Un flux d’urine faible ou interrompu.

  4. Résidus post-mictionnels : Sensation de ne pas avoir complètement vidé la vessie.

Diagnostic

Le diagnostic de la rétention urinaire repose sur une combinaison d’examens cliniques et paracliniques :

  1. Anamnèse et examen physique : L’histoire médicale et l’examen physique peuvent aider à identifier les causes sous-jacentes.

  2. Échographie vésicale : Utilisée pour mesurer le volume d’urine résiduelle après la miction.

  3. Tests urodynamiques : Ces tests évaluent la fonction de la vessie et de l’urètre.

  4. Imagerie : Des examens d’imagerie comme la cystoscopie, la tomodensitométrie (CT) ou l’IRM peuvent être nécessaires pour identifier des obstructions ou des anomalies structurelles.

Traitement

Le traitement de la rétention urinaire dépend de sa cause sous-jacente et peut inclure des approches médicales et chirurgicales :

Cathétérisme

Dans les cas aigus, un cathétérisme est souvent nécessaire pour soulager immédiatement la rétention urinaire en vidant la vessie.

Médicaments

Des médicaments peuvent être prescrits pour traiter les causes sous-jacentes :

  1. Alpha-bloquants : Utilisés pour détendre les muscles de la prostate et de la vessie chez les hommes souffrant d’HBP.

  2. Antibiotiques : Pour traiter les infections urinaires.

Interventions chirurgicales

Des interventions chirurgicales peuvent être nécessaires dans les cas de rétention urinaire due à des anomalies structurelles ou des obstructions :

  1. Résection transurétrale de la prostate (RTUP) : Une procédure pour enlever une partie de la prostate chez les hommes avec HBP.

  2. Dilatation urétrale ou urétrotomie : Pour traiter les sténoses urétrales.

Thérapie comportementale et rééducation vésicale

Ces approches peuvent être utiles pour certaines formes de rétention urinaire chronique, notamment celles dues à des dysfonctionnements neurogènes.

Prévention

La prévention de la rétention urinaire repose sur la gestion des facteurs de risque et le traitement des conditions sous-jacentes :

  1. Suivi médical régulier : Pour les hommes, des examens réguliers de la prostate peuvent aider à détecter précocement une HBP.

  2. Hydratation adéquate : Boire suffisamment d’eau pour prévenir la formation de calculs urinaires.

  3. Contrôle des infections : Traiter rapidement les infections urinaires et autres conditions inflammatoires.

  4. Gestion des médicaments : Discuter avec un médecin des effets secondaires potentiels des médicaments sur la fonction urinaire.

En conclusion, la rétention urinaire est une condition complexe avec de multiples causes possibles. Une évaluation médicale approfondie est essentielle pour identifier la cause spécifique et mettre en place un traitement approprié.

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