Le cancer du trophoblaste gestationnel ou le « cancer du sac embryonnaire » : le cas du « gestational trophoblastic disease »
Le cancer trophoblastique gestationnel, plus souvent appelé « grossesse molaire » ou « grossesse molle », est une pathologie rare mais sérieuse qui affecte une petite proportion de femmes enceintes. Ce type particulier de cancer survient suite à une grossesse anormale, où les cellules du trophoblaste, qui devraient normalement former le placenta, se multiplient de manière incontrôlée. Bien que généralement associé à des symptômes de grossesse inhabituels, il peut se manifester par des signes plus graves qui nécessitent une détection et un traitement précoces. Cet article explore en profondeur la nature de cette maladie, ses mécanismes, ses symptômes, les traitements disponibles, et les perspectives sur la prise en charge du cancer trophoblastique gestationnel.
Qu’est-ce que le cancer trophoblastique gestationnel ?
Le cancer trophoblastique gestationnel désigne un groupe de pathologies qui affectent les cellules du trophoblaste, un tissu embryonnaire qui se développe pour former le placenta. Ces pathologies se déclinent en plusieurs formes, dont la molaire complète, la molaire partielle et le choriocarcinome, et se manifestent par une prolifération anormale de cellules trophoblastiques.
Les formes les plus courantes sont la molaire complète et la molaire partielle. La molaire complète est caractérisée par la présence d’un amas cellulaire anormal, souvent constitué de tissus remplis de liquide ressemblant à des kystes. En revanche, la molaire partielle peut impliquer une grossesse avec un embryon qui ne parvient pas à se développer normalement. Le choriocarcinome est une forme plus agressive et plus rare de cette pathologie, où les cellules trophoblastiques deviennent cancéreuses.
Les mécanismes sous-jacents du cancer trophoblastique gestationnel
Le trophoblaste est un groupe de cellules spécialisées présentes au début de la grossesse, qui ont pour rôle de former la barrière entre l’embryon en développement et la mère. Ces cellules produisent également des hormones nécessaires au maintien de la grossesse. Lorsque les cellules trophoblastiques se multiplient de manière anormale, elles peuvent entraîner une pathologie cancéreuse.
La cause exacte de cette prolifération cellulaire anormale demeure floue, mais des facteurs génétiques et environnementaux semblent jouer un rôle majeur. Les anomalies chromosomiques, comme la duplication complète du chromosome du père dans les cas de molaire complète, peuvent être responsables de l’apparition de la maladie.
De plus, des facteurs tels que l’âge de la femme, une histoire de grossesse molaire antérieure ou des anomalies de l’utérus peuvent augmenter le risque de développer cette pathologie. Cependant, dans de nombreux cas, la cause reste inconnue.
Les symptômes du cancer trophoblastique gestationnel
Le cancer trophoblastique gestationnel se manifeste par divers symptômes qui peuvent ressembler à ceux d’une grossesse normale, bien qu’ils présentent des signes distinctifs. Les femmes peuvent éprouver des saignements vaginaux abondants, une croissance de l’utérus plus rapide que la normale, ou une absence de battements cardiaques fœtaux, ce qui soulève des préoccupations concernant la viabilité de la grossesse.
Les autres symptômes incluent des nausées et des vomissements excessifs, une pression artérielle élevée, et parfois une hyperthyroïdie due à la production excessive de certaines hormones trophoblastiques. Il est également possible de détecter des anomalies lors de l’échographie, où l’on peut observer une masse kystique dans l’utérus, ce qui est un signe distinctif de la maladie.
Diagnostic du cancer trophoblastique gestationnel
Le diagnostic de cette pathologie repose sur plusieurs examens médicaux, à commencer par une échographie. Cette méthode permet d’évaluer la taille et la forme de l’utérus et de déceler d’éventuelles anomalies. Un test sanguin pour mesurer les niveaux de l’hormone bêta-hCG (gonadotrophine chorionique humaine) est également crucial. Une concentration anormalement élevée de cette hormone est souvent observée chez les femmes souffrant de cancer trophoblastique gestationnel.
Dans certains cas, une biopsie peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic et identifier le type spécifique de tumeur. Une biopsie permet d’examiner les tissus pour rechercher la présence de cellules anormales. Si un choriocarcinome est suspecté, une imagerie par tomodensitométrie (scanner) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être utilisée pour évaluer l’étendue de la maladie et rechercher d’éventuelles métastases.
Traitement du cancer trophoblastique gestationnel
Le traitement du cancer trophoblastique gestationnel dépend de plusieurs facteurs, tels que la forme de la maladie (molaire complète, molaire partielle, choriocarcinome) et l’état général de la patiente. Dans la plupart des cas, la première étape du traitement consiste en l’évacuation de l’utérus pour retirer les tissus trophoblastiques anormaux. Cela peut être fait par curetage utérin, une procédure courante où le médecin enlève les tissus anormaux à l’aide d’un instrument spécial.
Une fois les tissus retirés, un suivi hormonal et un traitement chimiothérapeutique sont souvent nécessaires pour traiter toute cellule cancéreuse restante. La chimiothérapie est particulièrement efficace dans les cas de choriocarcinome, qui peuvent se propager à d’autres organes tels que les poumons, le foie, et le cerveau. Des médicaments comme le méthotrexate ou l’ETOPOSIDE peuvent être utilisés pour tuer les cellules cancéreuses.
Le traitement peut également inclure une surveillance étroite avec des tests sanguins réguliers pour mesurer les niveaux de bêta-hCG, ce qui permet de s’assurer qu’il n’y a pas de récidive de la maladie.
Prognostic et perspectives
Le cancer trophoblastique gestationnel présente généralement un excellent pronostic, notamment lorsqu’il est diagnostiqué et traité rapidement. Les taux de guérison pour les formes moins agressives, comme la molaire complète, sont extrêmement élevés, avec plus de 90 % des femmes se rétablissant sans complications. Cependant, les formes plus agressives, telles que le choriocarcinome, nécessitent une surveillance attentive et un traitement intensif.
Les femmes ayant déjà eu une grossesse molaire ou un cancer trophoblastique gestationnel ont un risque accru de récidive. Néanmoins, avec un suivi médical approprié, la plupart des femmes peuvent avoir des grossesses normales à l’avenir.
Conclusion
Le cancer trophoblastique gestationnel est une maladie rare mais sérieuse qui mérite une attention particulière pour garantir une prise en charge rapide et efficace. Bien que son diagnostic et son traitement puissent sembler complexes, la médecine moderne offre des solutions thérapeutiques avancées qui permettent aux femmes touchées de se rétablir et de mener une vie normale après le traitement. En mettant l’accent sur le dépistage précoce et la gestion attentive de la maladie, il est possible de minimiser les risques et d’offrir un pronostic favorable.