BUGATTI Type 57 (1934-1940) : L’excellence automobile incarnée
La BUGATTI Type 57, produite entre 1934 et 1940, incarne un sommet de l’art automobile des années 1930. Si le modèle 57 SC Atlantic est souvent cité comme le chef-d’œuvre ultime de Bugatti, le Type 57 dans sa version « S » (Sourbaisse) représente une révolution qui a défini les bases du design, de la performance et de l’élégance des automobiles haut de gamme.
Contexte historique : Bugatti, le constructeur des légendes
Avant la naissance du Type 57, Bugatti avait déjà acquis une renommée internationale grâce à ses succès en compétition automobile. « Le Patron », Ettore Bugatti, et son fils Jean Bugatti, ont compris l’importance d’un centre de gravité bas pour améliorer les performances en virage. C’est cette philosophie qui a guidé la création du Type 57, notamment dans sa version Sourbaisse.
Un design révolutionnaire : élégance et aérodynamisme
Le Type 57 Sourbaisse doit son nom à son châssis abaissé, conçu avec une courbure spécifique permettant de rapprocher la voiture du sol. Ce design novateur a transformé l’apparence et les performances des véhicules de l’époque. La voiture arbore un long capot qui dissimule son moteur sophistiqué, des ailes courbées qui épousent la ligne du véhicule, et une cabine minimaliste, positionnée à l’arrière.
Certaines carrosseries étaient réalisées directement dans l’usine Bugatti de Molsheim, tandis que d’autres ont été confiées à des carrossiers renommés. Cette approche personnalisée a permis à chaque modèle d’exprimer une personnalité unique, tout en respectant les standards de luxe et de performance de Bugatti.
Intérieur : un cocon sportif et minimaliste
L’intérieur du Type 57 était pensé pour maximiser la performance. La disposition des sièges, reculés vers l’arrière près de l’essieu, offrait une meilleure répartition du poids et une expérience de conduite sportive. Pour permettre une telle configuration, la colonne de direction a été allongée, et le tableau de bord était positionné de manière innovante, du côté opposé au tableau principal.
Les matériaux utilisés dans l’habitacle reflétaient l’attention au détail et le souci du luxe typiques de Bugatti, tout en restant fidèle à l’objectif de performance.
Une mécanique d’avant-garde
Sous le capot, le Bugatti Type 57 Sourbaisse était équipé d’un moteur huit cylindres en ligne (L8) de 3,3 litres. Ce moteur, doté d’un double arbre à cames en tête (DOHC) et de trois soupapes par cylindre (une d’admission et deux d’échappement), offrait une puissance de 135 chevaux à 5000 tours par minute. Cette mécanique sophistiquée était associée à une boîte manuelle à quatre rapports, assurant une transmission fluide et un contrôle optimal.
Les performances mécaniques du Type 57 étaient complétées par un système de freinage à tambours à l’avant et à l’arrière, des pneus de taille 18 x 5,5, et un empattement généreux de 3299 mm, favorisant la stabilité à haute vitesse.
Une voiture de légende : de la route aux circuits
Bien que principalement destinée à une clientèle fortunée à la recherche de luxe et de performance, le Type 57 a également prouvé sa valeur sur les circuits. Bugatti avait déjà démontré son savoir-faire dans des compétitions prestigieuses, et le Type 57 Sourbaisse a poursuivi cette tradition en s’imposant comme l’un des véhicules les plus performants de son époque.
Héritage du Type 57 : la genèse d’une icône
Le Type 57 Sourbaisse a donné naissance à une série de variantes et d’évolutions, culminant avec le légendaire Type 57 SC Atlantic. Ce dernier, produit en seulement quatre exemplaires, est aujourd’hui considéré comme l’une des voitures les plus rares et les plus précieuses du monde. Pourtant, c’est grâce au modèle Sourbaisse que Bugatti a pu établir les bases de ce chef-d’œuvre.
Conclusion : un monument de l’automobile
La Bugatti Type 57 (1934-1940) reste un symbole d’excellence et d’innovation. Elle illustre la capacité de Bugatti à repousser les limites du design et de la performance, tout en maintenant une élégance intemporelle. Aujourd’hui, cette voiture est non seulement un témoignage de l’ingéniosité d’Ettore et Jean Bugatti, mais aussi un rappel de l’âge d’or de l’automobile française.
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